Histoires d'esprits frappeurs

L'esprit frappeur pyromane
Le père Karl Pazelt, prêtre jésuite, vint en 1974 en aide à un couple californien importuné par un esprit frappeur. Ce couple, qui raconta l'histoire au San Francisco Examiner, croyait qu'il s'agissait d'un démon. L'esprit frappeur se livrait aux plaisanteries classiques, comme jeter les chaussures, mais il allumait aussi des incendies. Craignant pour leur enfant et pour eux-mêmes, ils demandèrent au père Pazelt d'exorciser la force malveillante. Selon l'opinion de ce dernier, il s'agissait d'un cas d'obsession démoniaque" - c'est-à-dire que "le démon n'est pas dans les gens, mais autour des gens". Pour ce couple, l'esprit démoniaque fit fortement sentir sa précense pendant la cérémonie d'exorcisme, "en nous jetant tous deux à terre".

Le bicarbonate volant
Le directeur et le personnel du magasin de la coopérative du village anglais de Long Wittenham, dans le comté de Berk trouvèrent pas très amusante, à la fin de 1962, la valse des pots de confiture, boîtes de conserves et autres objets, normalement immobiles, qui se mirent à s'envoler des rayons et à tourner en rond au-dessus de leurs têtes. On ne sait pourquoi, le plaisantin concentrait ses efforts sur du bicarbonate de soude, dont les boîtes voltigeaient entre les étagères et le rebord des fenêtres.
Après une semaine de ce chaos, le vicaire du lieu s'offrit à exorciser la boutique. Ce fut efficace : les denrées retrouvèrent le calme, tandis que le personnel épuisé remettait de l'ordre. Cependant, malgré le succès évident de la cérémonie d'exorcisme, des précautions furent prises pour le bicarbonate, qui fut mis sous clef.
Cela est un des nombreux cas d'ojets volants auxquels on ne peut apporter une explication satisfaisante par des causes naturelles, comme un tremblement de terre ou une rivère souterraine. Si des vibrations naturelles de ce genre en étaient responsables, on ne voit pas pourquoi le bicarbonate de soude serait l'objet d'une attention spéciale.

Les époux Harriman
Les époux Harriman vivaient avec leurs deux enfants, James et Lucille, âgés de 12 et 13 ans, dans leur maison de Seaford, comté de Nassau, New York. En douze mois, 67 perturbations ont fait l'objet d'enquêtes tant de l'équipe de l'université Duke que de la police. Les phénomènes étaient de deux sortes : débouchage de bouteilles dont le contenu était répandu, et déplacement de meubles et petits objets.
Bien que le Dr Pratt dise que l'on ne peut arriver à conclure avec certitude dans le cas présent, il observe que rien n'arrivait jamais quand tout e la famille était en dehors de la maison, quand ils dormaient, ou quand les enfants étaient tous deux à l'école. Il remarque en outre que les phénomènes se produisaient généralement plus près de James que d'un autre membre de la famille.
L'étude du Dr Pratt est intéressante surtout parce qu'elle montre jusqu'ou doit aller un chercheur sérieux avant de conclure à un authentique esprit frappeur. Pratt, Roll et le détective Tozzi envisagèrent tout d'abord la supercherie possible d'un ou plusieurs membres de la famille. Observant qu'il y avait une force tangible - objets lancés et liquides répandus - ils écratèrent l'hallucination collective. Ils étudièrent ensuite la possibilité que les phénomènes proviennent d'ondes radio de haute fréquence, de vibrations, de réactions chimiques (dans le cas des liquides), de câbles électriques défectueux, de variations du niveau d'eau d'un puits voisin, de cours d'eau souterrains, d'émissions radio hors de la maison, d'affaissement du sol sous la maison. Il conférèrent au collége Adelphi avec des scientifiques ; virent des ingénieurs des travaux publics, électriciens et autres de la Société des Ingénieurs de Nassau ; examinèrent la possibilité que les atterrissages et décollages sur l'aérodrome voisin soient la cause des phénomènes ; et vérifièrent entiérement l'installation de plomberie de la maison.
Tout cela ne donna aucun résultat. Au bout de près de deux mois sur place, le Dr Pratt exprima son opinion que l'on était pas en présence de "la sorte de force psychique impersonnelle, qui peut-être dans l'avenir entrerait dans le domaine de la physique...
Si les phénomènes de Seaford n'étaient pas dus à la supercherie - et il n'éxistait aucune preuve dans ce sens -, ils intérressaient certainement les parapsychologues". En d'autres mots, il y avait, d'après lui, une intelligence derrière ces phénomènes.
Le fait que, dans le cas Seaford comme dans la plupart des cas analogues, de jeunes adolescents aient été concernés, n'a pas échappé au Dr Pratt. Autant qu'il ait pu en juger durant son court séjour, les enfants Harriman n'avaient pas de problèmes psychologiques. Il se peut que cette condition ne soit pas nécessaire et que la puberté déclenche par elle seule des phénomènes d'esprits frappeurs, son énergie réagissant avec d'autres forces.