En 1918, un chasseur russe explorait la taïga - la grande forêt qui couvre près de 8 millions de Kilomètres carrés en Sibérie - quand il rencontra d'immenses traces dans d'épaisses couches de boue près d'un lac situé dans une clairière. Ces empreintes mesuraient environ 60 centimètres de large sur 45 de long et semblaient ovales. Il s'agissait, sans aucun doute, d'un quadrupède qui avait erré dans les bois.
Le chasseur suivit les traces par curiosité, découvrant, de temps en temps, des tas de crottes apparemment composées de matières végétales. Les branches des arbres étaient cassées à environ 3 mètres de haut comme si l'énorme tête de l'animal s'était forcée un passage. Il suivit les traces pendant des jours. Puis il aperçut les empreintes d'un second animal, puis une zone piétinée, comme si la rencontre avait excité les deux animaux qui partirent alors ensemble.
Le chasseur les suivit. Soudain, un après-midi, il les vit. C'étaient d'énormes éléphants, à fourrure, avec de grandes défenses blanches recourbées vers le haut. Leur fourrure était d'une couleur noisette foncé, très épaisse sur l'arrière-train mais plus légère par-devant. Les bêtes se déplaçaient très lentement. Les derniers mammouths sont morts, croit-on, il y a plus de douze mille ans et le chasseur n'avait jamais entendu parler d'eux. Mais en a-t-il vu un ?