Réalisé par Brian De Palma
Avec William Finley, Jessica Harper, George Memmoli
Film américain. Genre : Comédie musicale, Comédie
Durée : 1h 32min. Année de production : 1974
Resumé :
Winslow Leach, jeune compositeur de talent, se fait voler sa cantate intitulée "Faust" par un certain Swan, star planétaire. Décidé à demander des comptes, Leach s'introduit dans la maison de production "Death Records". Poursuivi par les gardiens, il est jeté en prison. S'évadant, il se coince accidentellement la tête dans une presse à disques. Défiguré, celui-ci hante le nouveau temple du rock n'roll : le Paradise.
Critiques spectateurs :
Kev_Tarantino - le 24/04/2007
Un vrai bijou !!! Sûrement l'un des meilleurs films de Brian De Palma (dans toute sa carrière). Une véritable palette de couleurs flamboyantes servies par un Brian De Palma plus qu'en forme. Accompagné par l'une des meilleures bandes originales de toute l'histoire du cinéma signée Paul Williams, "Phantom Of The Paradise" nous entraîne dans un monde Rock'N'Roll pendant 1h30 et dès que le film se termine, on ne pense qu'à une seule chose : LE REVOIR LE PLUS VITE POSSIBLE !!! Je l'ai enchaîné 3 fois d'affilé tellement le film m'a plu. Tout est magnifique. Du montage de Paul Hirsch (sûrement son meilleur montage) aux magnifiques décors nous mettant vraiment bien dans l'ambiance du Paradise, en passant par la musique rayonnante de Paul Williams et l'image magnifique mêlant toutes les couleurs chaudes ensemble et toutes les couleurs froides ensemble aussi. L'image de Larry Pizer est tout bonnement magnifique et éblouissante, tout comme les costumes de Rosanna Norton. Tout va pour le mieux pour le film de Brian De Palma. Sans oublier la réalisation du film, totalement géniale. Les plans de De Palma sont excellents, super bien choisis pour combler le spectateur et l'émouvoir comme jamais il n'a été ému. Mais que serait un magnifique film sans ses excellents acteurs ? William Finley est épatant en tant que Winslow Leach mais encore plus convaincant en jouant The Phantom. Jessica Harper est éblouissante en jouant la splendide Phoenix. Gerrit Graham joue à la perfection son rôle de Beef et Paul Williams est tout simplement surprenant en interprétant le diabolique Swan. Et puis, ce sublime générique de fin avec cette magnifique chanson "The Hell Of It", on en pleure ! Magnifiquement bien créé, ce "Fantôme De L'Opéra" version 70's et Rock'N'Roll par Brian De Palma est incontestablement, l'un des plus grands chefs-d'oeuvre du cinéma. Bravo à toute l'équipe et surtout à Brian De Palma qui signe l'un de ses plus grands films cultes. MAGNIFIQUE ET INCONTOURNABLE !!!!!
dabeule_iou - le 07/04/2007
Un film aussi barré que Phantom of the Paradise ne peut qu’engendrer des réactions opposées : de la fascination absolue à la détestation totale. C’est qu’il s’agit d’un film hybride, un curieux et inattendu mélange de genres : des scènes hilarantes succèdent à d’autres plus émouvantes, ou plus cruelles. De Palma nourrit son oeuvre de nombreuses références cinématographiques (Alfred Hitchcock entre autres) et littéraires (croisement entre Goethe, Oscar Wilde et Gaston Leroux) et leur entremêlement font de Phantom of the Paradise un film hors norme, étrange et complètement décalé. C’est cette diversité qui donne finalement toute la personnalité de ce film, cet univers unique, baroque et gothique. Ce Phantom semble intemporel, à la fois moderne et très kitsch. Les séquences musicales sont géniales, offrant aussi bien des moments émouvants comme des totalement endiablés et irrésistibles (Beef et les Juicy Fruits sur scène). On pourrait trouver ce joyeux bordel un peu indigeste s’il ne servait pas un scénario si bien construit de bout en bout (De Palma laisse de nombreux indices sur la vraie personnalité de Swan). Derrière cet opéra rock survolté se lit clairement une critique féroce du capitalisme : la manipulation, l’avidité, le chantage… De Palma adresse une critique générale aux producteurs, qui ne cherchent que la rentabilité en dépit de la vraie création artistique (Swan a sans arrêt recours au sensationnalisme, « pour plaire »). En résumé, un film qui a laissé son empreinte dans l’histoire pour son originalité et son décalage. Dans cet opéra rock cruel et endiablé, De Palma fait preuve d’un humour noir piquant, dénonçant de manière sous-jacente les dérives du capitalisme. Fou, entraînant, drôle et provocateur. Culte!
Oz-21 - le 22/03/2007
Une bande son hallucinante au service d'un étrange, certes, mais passionnant thriller fantastique. Une sorte de "Fantôme de l'opéra" modernisé, version rock, bercé par la légende de Faust, le tout enrobé d'ennivrantes couleurs chaudes. Le film de De Palma sera tour à tour comique, jubilatoire, haletant et poignant. Le génial, le Grand réalisateur de "Dressed to kill" dresse un portrait très critique de l'univers du show-business, et s'en sert de toile de fond pour faire évoluer son personnage aux faux airs de justicier masqué! Les performances exceptionnelles du trio de tête (les interprètes des rôles de Leach, Phoenix et Swan)donnent une profondeur à la bobine, rarement égalée au cinéma. Des répliques cultes (on pense bien évidemment et principalement au flic qui vient réveiller Winslow dans la rue en lui demandant "Mais qu'est-ce que tu fous du côté de chez Swan ???") et une mise en scène imparable au profit d'un chef d'oeuvre qui malgré ses 33 ans au moment où j'écris cette critique, n'a toujours pas pris une ride ! Sans jamais tomber dans le piège du gore, alliant comédie musicale et surnaturel, De Palma nous livre ici un de ses plus grand mythe, qui le classe définitivement en 2eme position au classement des meilleurs réalisateurs de thriller, la pôle position étant toujours tenue par l'indétrônable Hitchcock ! En bref, "Phantom of the paradise" n'a pas à se justifier du Grand Prix perçu lors du festival fantastique d'Avoriaz (qui a pris aujourd'hui le nom de Fantastic'arts de Gerardmer et qui a perdu beaucoup de son prestige lorsqu'on voit les films qui y concourrent aujourd'hui !) en 1975, succès qui se renouvelera 2 ans plus tard pour le même De Palma avec la présentation et la victoire de son "Carrie" au même concours !
scorsesejunior54 - le 19/03/2007
Absolument jubilatoire d'un bout à l'autre, "Phantom Of The Paradise" qu'a réalisé Brian De Palma en 1974 n'a pas volé son statut d'oeuvre culte d'un nouvel Hollywood malheureusement révolu. Comme d'habitude chez le cinéaste, il s'agit d'une réadaptation de classiques connus et reconnus exposés sous une autre forme, cette fois-ci complètement déjantée et parfois à la limite de la parodie. Du "Faust" de Goethe au "Fantôme de l'Opéra" de Gaston Leroux en passant par l'inévitable Alfred Hitchcock (magnifique séquence de la douche tournée en dérision, au même titre que le final de "L'Homme qui en Savait Trop"), les références abondent avant de se voir atomisées au cours d'un jeu de massacre imprévisible et totalement délirant. Paradoxalement, le portrait féminin se voit idéalisé par l'intermédiaire de Jessica Harper et sa représentation visuelle. Le voyeurisme s'inscrit également dans la thématique de l'oeuvre tout comme l'illusion, ces sujets témoignant d'un film parfaitement ancré dans l'univers de son auteur malgré l'apparence première quelque peu différente. La musique se voit joyeusement ajoutée à des images très colorées, volontairement kitsch mais inspirées avant tout. L'interprétation outrancière soutient un ensemble franchement barge, la mise en scène à proprement parler n'occupant pas forcément le devant de la scène. Elle n'en est pas moins virtuose et d'une efficacité implacable tout en restant franchement inventive. Le rythme ne faiblit à aucun instant, le scénario s'avérant assez riche pour pallier une quelconque faiblesse susceptible d'intervenir. Les personnages très théâtraux sont essentiellement ceux d'un opéra décalé, celui d'un spectacle à l'intérieur de la représentation directe. Aspect labyrinthique pour une psychologie toute en symboles assistée d'un état d'esprit trash. Pas de violence sanglante et une évocation gentillette de la sexualité pour un De Palma aussi antagoniste que logique vis-à-vis de la progression de la carrière du maître.
Dark_clem - le 19/03/2007
Véritable melting-pot cinématographique, entrecroisement entre classiques de la littérature actualisés, porté par une superbe bande originale rock de Paul Williams. Au mélange des genres fantastique horreur et comédie musicale, harmonieux, s’ajoute une ambiance jubilatoire à des costumes complètement fantasques et déjantés, des procédés narratifs exploités à la perfection, et pour conclure une réalisation impeccable signée De Palma. Tout ça donne « Phantom of The Paradise », un film culte en puissance, qu’on aura beau se ressasser deux mille millions de milliards de fois, sans jamais s’en lasser. IN-CON-TOUR-NAABLE !