| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://lestat1975.vip-blog.com


BLOG DU FANTASTIQUE
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

BLOG DU FANTASTIQUE

VIP-Blog de lestat1975

  • 651 articles publiés
  • 324 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 20/04/2007 11:26
    Modifié : 10/05/2008 15:56

    Garçon (32 ans)
    Origine : Quelque part entre ici et ailleurs.....
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Juillet  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    30010203040506
    07080910111213
    14151617181920
    21222324252627
    282930010203
    [ J'ai lu ] [ Cinéma d'Horreur ] [ Cinéma Fantastique ] [ Jeux Vidéos ] [ Series Fantastiques ] [ Vie Extraterrestre ] [ Insolite ] [ Esprits & Fantômes ]

    Sergent Bertrand, le Vampire de Paris

    22/05/2007 10:58

    Sergent Bertrand, le Vampire de Paris


      Le Sergent Bertrand

    Le Vampire de Paris (1824-1849 - Paris, France)

    Confession issue d'un manuscrit autographe
    " J'ai commencé à me masturber dès l'âge le plus tendre, sans savoir ce que je faisais ; je ne me cachais de personne. Ce n'est qu'à l'âge de huit ou neuf ans que j'ai commencé à penser aux femmes ; mais cette passion ne devint vraiment forte qu'à l'âge de treize ou quatorze ans. Alors, je ne connus plus de bornes, je me masturbais jusqu'à sept ou huit fois par jour, la vue seule d'un vêtement de femme m'excitait. En me masturbant, je me transportais en imagination dans une chambre où des femmes se trouvaient à ma disposition ; là, après avoir assouvi ma passion sur elles et m'être amusé à les tourmenter de toutes les manières, je me les figurais mortes et j'exerçais sur leur cadavre toutes sortes de profanations. D'autres fois, le désir me venait aussi de mutiler des cadavres d'hommes, mais très rarement : l'éprouvais de la répugnance.
    Me voyant dans l'impossibilité d'avoir des corps humains, je recherchais des corps morts d'animaux, que je mutilais, comme plus tard ceux de femmes ou d'hommes. Je leur fendais le ventre et, après en avoir arraché les entrailles, je me masturbais en les contemplant, après quoi je me retirais honteux de mon action et me promettant bien de ne plus recommencer ; mais la passion était plus forte que ma volonté. J'éprouvais dans ces circonstances un plaisir extrême, une jouissance que je ne puis définir, et pour la faire durer le plus longtemps, je me masturbais lentement afin de retarder autant que possible la sortie du sperme.
    Il m'est arrivé depuis de mutiler le cheval jusqu'aux plus petits animaux tels que les chats, les petits chiens, etc.
    Etant arrivé au camp de la Villette en 1844, je ne tardais pas à aller retirer du canal Saint-Denis des animaux noyés, des chiens, des moutons, etc., pour les traiter de la même manière que ceux dont j'ai parlé plus haut.
    En 1846, je ne me contentai plus d'animaux morts, il m'en fallu de vivants. Au camp de la Villette, comme dans toutes les casernes, il y avait beaucoup de chiens, qui, n'appartenant à personne, suivaient tout les militaires indistinctement. Je résolus d'emmener de ces chiens à la campagne et de les tuer, ce qui arriva, en effet, trois fois ; je leur arrachais les entrailles comme aux animaux morts, et j'éprouvais autant de jouissance qu'avec ces derniers.
    Sur la fin de 1846 seulement la pensée me vint de déterrer des cadavres ; la facilité avec laquelle cela pouvait se faire dans la fosse commune du cimetière de l'Est, fit naître en moi cette idée ; mais elle ne fut pas mise à exécution, la crainte me retenait encore.
    Au commencement de 1847, mon régiment étant allé à Tours, ma compagnie fut envoyée dans la petite ville de Bléré. C'est là que je commis la première violation de sépulture dans les circonstances que voici :
    Il était midi ; étant allé me promener dans la campagne avec un de mes amis, la curiosité me fit entrer dans le cimetière qui se trouvait près de la route (ceci eut lieu sur la fin du mois de février) ; une personne avait été enterrée la veille, les fossoyeurs, d'après ce qui m'a été dit le lendemain, ayant été surpris par la pluie, n'avaient pu achever de remplir la fosse, et avaient de plus laissé leurs outils à côté. A cette vue, les plus noires idées me vinrent, j'eus un violent mal de tête, mon cœur battit avec force, je ne me possédais plus. Je prétextai un motif pour rentrer de suite en ville, m'étant débarrassé de mon camarade, je retournais au cimetière, et sans faire attention au ouvriers qui travaillaient dans les vignes qui touchaient au cimetière, je saisis une pelle et me mis à creuser la fosse avec une activité dont j'aurais été incapable dans tout autre moment. Déjà j'avais retiré le corps mort ; ne me trouvant muni d'aucun instrument tranchant pour le mutiler, je commençais à le frapper avec la pelle que je tenais à la main, avec une rage que je ne puis encore expliquer, quand un ouvrier qui travaillait tout près, attiré par le bruit que je faisais, se présenta à la porte du cimetière. L'ayant aperçu, je me couchai dans la fosse à côté du mort et j'y restai quelques instants. L'ouvrier étant allé prévenir les autorités de la ville, je profitai de cet instant pour recouvrir le corps de terre et sortir du cimetière en escaladant le mur.
    J'étais tout tremblant, une sueur froide ma couvrait le corps. Je ma retirai dans un petit bois voisin où, malgré une pluie froide qui tombais depuis quelques heures, je me couchai au milieu des arbrisseaux, je restai dans cette position pendant trois heures, dans un état d'insensibilité complète. Quand je sortis de cet assoupissement, j'avais les membres brisés et la tête très faible. La même chose m'arriva dans la suite après chaque accès de folie.
    Deux jours après, je suis retourné au cimetière de Bléré, non plus à midi, mais au milieu de la nuit, par un temps pluvieux. Cette fois, n'ayant pas trouvé d'outils, je creusai la fosse avec les mains ; elles étaient en sang, mais rien ne pouvait m'arrêter, je ne sentais pas la douleur ; n'ayant pu découvrir que la partie inférieure du corps, je la mis en pièce ; je remplis ensuite la fosse de la même manière qu'elle avait été creusée.
    Etant rentré à Tours dans les commencement du mois de mars, je ne fus pas longtemps sans éprouver le besoin de déterrer des morts. J'allais, à cet effet, au cimetière de cette ville, un soir ; mais ayant reconnu l'impossibilité d'exécuter ma résolution, je me retirai et je n'y retournai plus.
    Cet état des choses dura pendant les mois de mars, avril et mai. Etant rentré à Paris à la fin de ce dernier mois, le mal se fit sentir de nouveau. M'étant laissé entraîner un jour au cimetière du Père-Lachaise, cette solitude me plut, la facilité d'y pénétrer me fit prendre la résolution d'y revenir dans la nuit. J'y entrai en effet à neuf ou dix heures du soir en escaladant le mur, je me promenai quelques instants agité des plus noires idées ; m'étant ensuite approché de la fosse commune, je me mis à déterrer un cadavre. Ce corps était celui d'une femme d'environ quarante ans, assez bien conservé ; je lui ouvris le ventre, j'en arrachais les entrailles, je la coupai en mille morceaux avec rage ; mais je ne commis sur cette femme aucun acte impudique (juin 1847).
    Pendant une quinzaine de jours, j'allai à ce cimetière tous les soirs. Dans cet espace de temps, je déterrai trois ou quatre femmes que je traitai comme la première, sans attenter à la pudeur.
    Après avoir arraché les entrailles aux divers cadavres dont je viens de parler, et les avoir mutilés, je me retirais après m'être masturbé deux ou trois fois à genoux près du cadavre. Je me masturbais d'une main, tandis que je serrais convulsivement de l'autre une partie quelconque du cadavre, mais plus particulièrement les entrailles.
    Ayant été surpris par deux gardiens du cimetière, qui furent sur le point de faire feu sur moi, je fus assez heureux pour me tirer d'affaire en leur disant qu'étant ivre je m'étais endormi dans le cimetière jusqu'à cette heure. Comme j'avais toujours eu le soin de recouvrir les cadavres mutilés, ils ne se doutèrent de rien et me laissèrent sortir.
    Je danger que je venais de courir produisit sur moi une telle impression que je ne pensai plus à retourner dans un cimetière, jusqu'au 12 novembre même année, jour où je quittai Paris pour aller à Soissons, ville où se trouvait le dépôt de mon régiment. La difficulté de pénétrer dans le cimetière de ce lieu m'empêcha encore de me livrer à ma funeste folie.
    Arrivé à Douai, après les affaires de février, j'éprouvais le besoin de mutiler des corps morts. Un soir, vers le dix mars, j'allai au cimetière ; il était neuf heures, et, après la retraite qui se battait à huit heures, les militaires ne sortaient plus de la ville ; pour exécuter mon dessein, je me trouvais donc dans la nécessité d'escalader le mur d'enceinte et de sauter un fossé de quatre mètres environ de largeur sur deux de profondeur. Ces difficultés ne furent pas capables de m'arrêter ; après avoir escaladé le mur dans un endroit où il tombait en ruine, je reconnus l'impossibilité de sauter le fossé, je le traversai à la nage après avoir jeté mes habits de l'autre côté. Le froid était très vif, il y avait même de la glace. A peine entré dans le cimetière, je me mis à déterrer une jeune fille qui pouvait avoir de quinze à dix-sept ans. Ce corps est le premier sur lequel je me livrai à des excès impudiques. Je ne puis définir ce que j'éprouvai dans ce moment, tout ce qu'on éprouve avec une femme vivante n'est rien en comparaison. J'embrassai cette femme morte sur toutes les parties de son corps, je ma serrai contre moi à la couper en deux ; en un mot, je lui prodiguai toutes les caresses qu'un amant passionné peut faire à l'objet de son amour. Après avoir joué ave ce corps inanimé pendant un quart d'heure, je me mis à le mutiler, à lui arracher les entrailles, comme à toutes les autres victimes de ma fureur. Je remis ensuite le corps dans la fosse, et après l'avoir recouvert de terre, je rentrai à la caserne par les moyens employé pour aller au cimetière.
    Mon régiment ayant été envoyé à Lille, le 15 mars, j'exhumai quatre corps de femmes dans cette dernière ville, dans l'espace d'un mois, et je me livrai sur ces quatre cadavres aux mêmes excès qu'à Douai.
    Quelque temps après, ma compagnie alla tenir garnison à Doullens (Somme), d'où elle ne sortit que le 16 juillet pour rentrer à Paris. Etant allé dans le cimetière de cette ville, et n'ayant pu venir à bout de creuser une fosse, tellement la terre dure m'avait abîmé les mains, je n'y retournai plus.
    Nous étions rentrés à Paris (17 juillet 1848), le régiment occupait le camp d'Ivry. Après quelques jours de repos, le mal me revint plus violent que jamais. Pendant la nuit, les sentinelles étaient très rapprochées et avaient une consigne sévère ; mais rien ne pouvait m'arrêter, je sortais du camp presque toutes les nuits pour aller au cimetière du Montparnasse, où je me livrai à de si grands excès.
    La première victime de ma fureur dans ce cimetière fut une jeune fille de douze à treize ans ; son corps était tout décomposé, ce qui ne m'empêcha pas de le profaner par des actes impudiques. Ensuite, après lui avoir ouvert le ventre, en avoir arraché les entrailles et coupé les parties génitales, je me masturbai encore et je me retirai. Cette violation de sépulture eut lieu vers le 25 juillet 1848.
    La même profanation eut lieu au cimetière d'Ivry, du 20 au 25 août et sur la fin du mois de septembre, sur les corps d'une petite fille de sept ans et d'une femme de trente-huit à quarante ans. Je me livrai sur ces deux cadavres aux mêmes excès qu'au cimetière Montparnasse ; excepté , quoique je n'arrachai ni ne dispersai les entrailles, je me contentai d'ouvrir le ventre. Après avoir mutilé la petite fille, je la remis dans la fosse et je la recouvris de terre. La femme était enterrée depuis treize jours.
    Du 25 juillet au mois de décembre 1848, je ne retournai que deux fois au cimetière du Montparnasse, où il était très difficile de pénétrer. La première fois, à minuit, par beau clair de lune, je fus assez heureux pour échapper à un gardien qui se promenait armé d'un pistolet ; je sortis sans rien faire.
    Le deuxième fois, je déterrai une femme d'environ soixante ans, et un enfant de deux ou trois ans au plus. Après avoir transporté ces deux cadavres sur une tombe assez éloignée de la fosse commune, je profanai et mutilai celui de la femme sans toucher à celui de l'enfant. Toutes les autres profanations eurent lieu dans le cimetière des suicidés et des hôpitaux.
    Les premières mutations dans cet endroit eurent lieu sur des cadavres d'hommes. Je ne pouvais me résoudre à mutiler un homme ; si cela m'est arrivé quelquefois, c'était la rage de ne pouvoir trouver des femmes qui me le faisait faire ; alors, je me contentais de leur donner un coup de sabre sur une partie quelconque du corps. Il va sans dire que je n'éprouvais pas le besoin de me masturber, c'était tout le contraire, j'éprouvais une grande répulsion. Il m'est arrivé de déterrer douze ou quinze corps pour trouver une femme.
    Du 30 juillet au 6 novembre je déterrai deux femmes et un grand nombre d'hommes : mais je ne mutilai que deux de ces derniers. Quant au femmes, qui étaient âgées de soixante à soixante-dix ans, je me livrai sur elles à un nouveau genre de mutilation.
    Après avoir assouvi ma passion brutale sur leur cadavre, leur avoir ouvert le ventre et en avoir retiré les entrailles, je leur fendis la bouche, je leur coupai les membres, je leur lacérai le corps dans tout les sens, ce qui ne m'étais pas encore arrivé. Ma fureur ne fut pas satisfaite après ces actes horribles ; je saisis les membres coupés, je me mis à les tordre, à jouer comme un chat avec sa proie ; j'aurais voulu pouvoir les anéantir ; jamais je ne m'étais vu dans un tel état ; je terminai, comme à l'habitude, par la masturbation.
    Le 6 novembre, à dix heures du soir, j'étais sur le point de sauter dans le cimetière, quand un coup de feu me fut tiré à bout portant ; je ne fus pas atteint. Ce fait ne me découragea pas ; je me retirai et je me couchai à quelques pas du cimetière sur la terre humide, par un froid rigoureux ; je restai dans cette position environ deux heures, après quoi je rentrai au cimetière, où je déterrai une jeune femme noyée, âgée de vingt-cinq à vingt-six ans, très bien conservée. Je traitais cette femme comme les autres victimes de ma folie ; je me retirai après lui avoir arraché les entrailles, coupé les parties génitales et fendu la cuisse gauche jusqu'au milieu. La jouissance que j'éprouvai avec cette femme fut plus grande encore que toutes les autres fois. Cependant, je commençais à me fatiguer de toutes ces violations de sépulture, ma maladie n'était que plus violente, et je suis porté à croire qu'elle touchait à son terme.
    A dater de cette dernière violation, jusqu'au 15 mars 1849, je ne suis retourné que deux fois au cimetière, une fois du 15 au 20 décembre et l'autre au commencement de janvier.
    Ces deux fois encore, j'ai essuyé deux coups de feu ; le premier tiré à trois ou quatre pas de distance, a fait balle, et a traversé le derrière de ma capote, à hauteur de la ceinture. Ce soir, il faisait très mauvais temps, mes habits étaient traversés par la pluie ; mais il fallait que ma fureur passât, rien n'était capable de m'arrêter. Aussi, malgré le coup de feu que je venais de recevoir et la pluie qui tombait à verse, ma fallut-il aller au cimetière d'Ivry à travers champs. Etant arrivé dans ce cimetière, accablé de fatigue, je cherchai inutilement à déterrer un mort ; je fus obligé de retourner à la caserne où j'arrivais à trois heures du matin, dans un état déplorable. Le deuxième coup de feu que j'essuyai au Montparnasse ne m'atteignit pas. Il m'eût été très facile de briser ou d'emporter les machines dressées contre moi, puisqu'il m'est arrivé plusieurs fois d'en désarmer ; mais jamais cette pensée ne m'est venue, ces machines ne me causaient aucune terreur. Il m'est arrivé plusieurs fois aussi de rencontrer des chiens, ils n'ont jamais cherché à me faire du mal.
    Le 15 mars 1849, étant sorti du Luxembourg, à dix heures du soir, pour aller à un rendez-vous qui m'avait été donné, mon malheur voulut que je passasse près du cimetière Montparnasse ; je fus poussé à y entrer comme d'habitude, et c'est en escaladant la clôture que je fus blessé ; je crois que si cette fois la machine m'eût manqué, je ne serais retourné de ma vie dans un cimetière ; cependant je n'en suis pas certain. Dans toutes mes violations de sépulture, jamais il n'y a eu préméditation de ma part ; quand le mal s'emparait de moi, à midi comme à minuit, il fallait que je marche, il m'était impossible d'ajourner.
    Dans ma jeunesse, je me plaisais à contrarier tout le monde ; il fallait peu de chose pour m'irriter ; mais ma colère était vite passée ; je ne me suis battu, je crois, que deux ou trois fois ; j'avais toujours peur de faire du mal à mon adversaire.
    Etant arrivé au régiment, mon habitude de me moquer des autres et de les contrarier en tout m'attira deux affaires sur les bras. J'allai sur le terrain, bien résolu de me battre, et quand j'ai pris une résolution, il est bien difficile de m'empêcher de la mettre à exécution : cependant, les témoins firent si bien que le duel n'eut pas lieu. Il en fut de même à la deuxième fois. Arrivé sur le terrain, je n'avais plus ni colère ni haine, je me serais battu froidement, mais pour le point d'honneur seulement, et sans chercher à faire trop de mal à mon ennemis. Maintenant encore, comme dans ma jeunesse, je m'emporte et je m'enflamme outre mesure en discutant, je veux toujours avoir gagné. Depuis que je suis à l'hôpital, j'ai eu plusieurs disputes ; quand on me poussait à bout, oubliant mon mal, je sautais vivement à bas de mon lit, et je crois que si la force ne m'eût manqué, j'aurais frappé.
    J'ai toujours aimé les femmes à la folie, je n'ai jamais permis à qui que ce fût de les insulter en ma présence. Dans tous les endroits où j'ai été, j'ai toujours eu pour maîtresses des femmes jeunes et aimables que je savais contenter, et qui m'étaient très attachées, puisque plusieurs d'entre elles, quoique de famille assez bien, voulurent quitter leurs familles pour me suivre. Jamais je n'ai pu m'adresser à une femme mariée.
    Les propos pouvant alarmer la pudeur me déplurent toujours, et toutes les fois que, dans une société dont je faisais partie, une conversation de ce genre s'engageait, je faisais tout mon possible pour la changer. Ayant été élevé très religieusement, j'ai toujours défendu et aimé la religion, mais sans fanatisme.
    Dans touts les villes où j'ai été en garnisons, les bourgeois que je fréquentais habituellement m'ont toujours vu partir avec peine. Au régiment, j'étais aimé de mes inférieurs à cause de ma douceur, et estimé de mes supérieurs et de mes égaux pour ma franchise et ma manière d'agir.
    J'ai toujours aimé l'agitation et le changement ; je ne pouvais rester tranquille ; les revues ; les prises d'armes, les promenades militaires et les manœuvres, qui déplaisaient tant aux autres militaires, faisaient mon bonheur parce que j'y trouvais le moyen d'exercer mon activité.
    Avant ma maladie, j'avais une force musculaire assez considérable, surtout beaucoup d'agilité ; cette manière se développait encore dans mes moments de monomanie. Jamais je n'ai su ce que c'était de reculer devant le danger. Aussi, j'ai échappé bien des fois, comme par miracle, à une mort certaine.
    J'ai toujours aimé la distraction ; étant jeune, mes parents ne voulaient rien m'acheter parce que je brisais tout. Dans un âge plus avancé, je n'ai pu conserver un objet tel qu'un couteau ou un canif plus de 15 jours sans le briser ; maintenant encore j'éprouve ce besoin de briser ; ainsi, il m'arrive parfois d'acheter une pipe le matin et de la casser le soir ou le lendemain. Etant au régiment, il m'est arrivé, quand j'étais un peu pris de boisson, de détruire en rentrant dans ma chambre tous les objets qui me tombaient sous la main.
    Je n'ai jamais aimé l'argent, et je ne conçois pas même qu'un individu puisse l'aimer, aussi je n'ai jamais pu ramasser un centime ; au contraire, j'ai toujours eu des dettes ; c'est ce qui est la cause de la colère de mes parents contre moi. Quand j'avais de l'argent, ce qui m'arrivait fréquemment, il était autant à mes amis qu'à moi.
    Dès mon enfance, on remarqua en moi une grande tristesse ; mais elle ne s'emparait de mon âme qu'à certains moments du jour, quelquefois à plusieurs jours de distance ; à part cela, j'étais très gai. Je n'ai jamais été malade. Je détruisais les cadavres après les avoir profanés, non pour cacher la profanation, comme on a voulu le dire, mais bien parce que j'éprouvais le besoin de mutiler, je ne pouvais me retenir. "
    Cette extraordinaire déclaration d'un monomane, chez qui la passion de la destruction l'emporta toujours sur la passion érotique, devrait, semble-t-il, se passer de tout commentaire… Ce ne fut point l'avis de Guy de Wargny qui, dans La Bête noire (Paris, Le Dinosaure, 1965), transforma Bertrand en un croque-mort modèle, dévoré par l'ambition d'implanter des salons funéraires en tous les endroits du globe. Isabelle, l'épouse adultère d'un entrepreneur de pompes funèbres, le regarde comme l'envoyé du ciel. " Viens, mon beau vampire ! " s'écrie-t-elle, toute nue dans un cercueil. Et Bertrand sur elle se précipite en criant : " Bêêê " (textuel, p.124). Cela aussi se passe de tout commentaire !




    Confession issue de Roland Villeneuve et
    Jean-Louis Degaudenzi, Le Musée des vampires,
    Henri Veyrier éditeur, Paris, 1976.







    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact lestat1975 ]

    © VIP Blog - Signaler un abus