Esprit frappeur à Killakee

Après l'apparition d'un énorme chat noir lors de la remise en état de Killakee (Article pages précédentes), on nota d'autres apparitions, mais moins frappantes.
Des articles parurent à ce sujet dans la presse irlandaise, à la suite desquels des personnalités du monde du spectacle obtinrent de Margaret O'Brien de venir chez elle. Elles disposèrent les lettres de l'alphabet en cercle sur un table, ainsi qu'un verre retourné pouvant être manoeuvré par des forces psychiques. Le résultat ne fut pas concluant - bien que la lumière se soit éteinte à un moment, sans cause apparente. Mais, deux jours après cette séance, commencèrent d'autres manifestations importantes.
Ce furent d'abord des secousses et des coups frappés la nuit, et des lumières qui s'allumaient ou s'eteignaient. Puis certains artistes habitant le Centre eurent des insomnies, réveillés qu'ils étaient par des carillons, alors qu'il n'y avait pas de cloches dans les environs. Le stade suivant fut plus violent ; dans les pièces fermées, des meubles lourds furent renversés, une chaise de chêne démontée et une autre réduite en morceaux.
Quelques semaines après le bris de la chaise, la paix revint. Puis les troubles reprirent. Ce fut le tour de la porcelaine d'être projetée en l'air et fracassée ; une grande partie des murs fut barbouillée de colle, et plusieurs tableaux lacérés. Les incidents les plus étranges se produisirent à la fin de 1970, à la suite d'une tentative d'exorcisme par un prêtre de Dublin. A cette époque, Mr. et Mrs. O'Brien faisaient apporter des améliorations dans les installations ; ils n'avaient pas encore de réfrigérateur. En conséquence, le laitier utilisait une "glacière" naturelle, sous la forme d'un ruisselet courant dans le jardin. Il y déposait les bouteilles de lait. Un matin, en allant les prendre, Mrs. O'Brien constata que toutes leurs capsules métalliques avaient disparue, sans que l'on ait touché au lait. Cela continua pendant quelques jours.
Les O'Brien supposèrent d'abord que des oiseaux picoraient les capsules, bien qu'ils n'aient jamais retrouvé aucune trace de celles-ci. Pour y mettre un terme, Mr. O'Brien construisit dans le lit du ruisseau une murette de pierre à quatre faces, recouverte d'une lourde plaque d'ardoise ; il demanda au laitier de mettre les bouteilles là-dedans et de bien remettre le couvercle en place. Les capsules continuèrent à disparaître.



Mais, en compensation, des coiffures firent leur apparition à l'intérieur de la maison. Vu les circonstances, les O'Brien avaient pris l'abitude de fermer toutes les portes et fenêtres avant de se coucher. Néanmoins des chapeaux apparaissaient dans toute la maison ; des chapeaux melons et des hauts-de-forme, des bonnets tricotés d'enfant avec des pompons de laine, et des chapeaux d'été en paille. Le plus beau de la collection fut une capeline avec des rubans, que l'on identifia comme étant du XIXé siècle, bien qu'elle parût neuve.


Ces manifestations cessèrent subitement à la fin de 1970 ; on enregistra pourtant encore de temps à autre des coups frappés et des bruits de pas. Le Centre Artistique de Killakee a maintenant repris une vie relativement tranquille. Un enquête a été menée au plus fort de cette activité, mais de façon assez limitée, dans le seul but de mettre sur pied un programme de télévision sur ces étranges événements. Il est regrettable qu'une étude scientifique complète n'ait pas été effectué à Killakee, dont le mystère est certainement un des plus passionnants de tous ceux qui concernent les esprits frappeurs.