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BLOG DU FANTASTIQUE

VIP-Blog de lestat1975

  • 651 articles publiés
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  • Créé le : 20/04/2007 11:26
    Modifié : 10/05/2008 15:56

    Garçon (32 ans)
    Origine : Quelque part entre ici et ailleurs.....
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    Au bout de l'horreur

    01/09/2007 21:57



    Au bout de l'horreur

    Penchée en avant, le front près du pare-brise, Mathilde contemple le paysage montagneux du val d'Aoste. Par cette belle soirée d'août 1977, une lumière fine vient dorer les sommes neigeux. Une main sur le volant, l'autre sur le genou de la jeune fille, Christian exprime une impression partagée:
    - C'est envoûtant, dit-il.
    Sa fiancée lui répond par un baiser sur la tempe. En fait, jamais encore elle ne s'était sentie aussi heureuse qu'en cet instant, seule avec lui sur cette route déserte. Ils n'ont que dix-huit ans l'un et l'autre, mais l'amour qui les unit n'a pas d'âge. La petite voiture, prêtée par des amis de Courmayeur, est un peu poussive ; mais cela convient à une promenade en amoureux. Même la radio s'est mise au diapason : la station régionale diffuse des airs romantiques...
    Soudain, et pour la cinquième fois de la soirée, le programme est interrompu par un bulletin d'information ; le speaker parle vite, avec l'accent chantant du Piémont.
    - Ce doit être très interessant, ironise Christian.
    Ni lui ni elle ne comprend l'italien.
    - Nous arrivons bientôt ? demande Mathilde.
    - Oui, Courmayeur n'est plus très loin. Avec un peu de chance, nous serons de retour avant la nuit.
    - Tant mieux.
    Elle se rapelle l'avertissement de leurs amis : << Méfiez-vous, leur ont-ils dit le matin même. En montagne, la nuit tombe de bonne heure, et les villages sont rares...>> De fait, depuis plus d'une heure ils n'ont pas vu âme qui vive.
    - J'espère seulement que nous aurons assez d'essence, murmure Christian, interrompu par un nouveau bulletin d'information.
    D'un geste rapide, Mathilde coupe l'autoradio. A-t-elle perçu une note d'inquiétude dans le ton du speaker ? C'est possible. Car depuis deux heures, c'est un appel à la population qu'il répète tous les quarts d'heure : une mise en garde à propos d'un psychopathe évadé le matin même d'un asile tout proche, et dont la cavale représente un danger pour les habitants de la région ; c'est d'ailleurs pour cette raison que la route de montagne est désertée ce soir. Mathilde et Christian sont donc en danger, mais ils ne le savent pas...
    Il est 18h10 quand le moteur, après quelques soubresauts, finit par caler.
    - Il fallait s'y attendre, soupire Christian. Le réservoir est vide.
    Mathilde s'est redressée sur son siège. Elle reste silencieuse, le regard sur l'horizon rougeoyant. Cette panne d'essence est la première note discordante des vacances. Profitant de la pente, le jeune homme mène la voiture en roue libre jusqu'au bas-côté et la gare le plus près possible du talus.
    - Tu peux me passer la carte ? demande-t-il. Je vais essayer de voir ou nous sommes.
    La jeune femme ouvre la boîte à gants et en sort une carte routière qu'elle déplie soigneusement avant de la confier à son fiancé. Ils la regardent ensemble :
    - Nous sommes ici, indique Christian après avoir cherché un moment. Exactement à trois kilomètres de Courmayeur. A pied, je peux y être en vingt minutes, et même en un quart d'heure si je presse le pas. Tu n'auras qu'à m'attendre ici. Je me ferai ramener en voiture par le garagiste.
    - Mais mon amour...
    - Je sais que tu préférerais venir, Mathilde, mais ce n'est pas prudent : tous les bagages sont dans la voiture ; je ne voudrais pas qu'on nous les vole.
    - Christian...
    Il se penche vers elle et lui ferme les lèvres d'un baiser.
    - Ne t'inquiète pas, je me dépêche, conclut-il en descendant.
    Si ça te rassure, tu peux t'enfermer dans la voiture.
    - Mais tu ne parles même pas italien !
    Le jeune homme ne l'entend plus, le halo de sa lampe torche s'enfonce déjà dans la nuit tombante. Restée seule dans le silence et l'obscurité, Mathilde verrouille consciencieusement les portières de la Fiat.
    - Il commence à faire frais, dit-elle tout haut, comme si quelqu'un pouvait l'entendre.
    Un frisson lui parcourut tout le dos. Elle prend son gilet sur la banquette arrière et, tout en l'enfilant, observe le décort autour d'elle. L'endroit est banal, la vue bouchée, à droite par le talus surplombant la voiture, à gauche par une forêt de résineux - tout cela plongé dans l'ombre. Loin devant, les sommets enneigés s'estompent dans la nuit. Mathilde scrute le cadran phosphorescent de sa montre : 18h20 ! Il n'y a pas cinq minutes que Chritian l'a laissée, et déjà elle compte les secondes. << Mathilde, ressaisis-toi ma fille ! Ce sont les enfants qui ont peur du noir ! >> Elle se force à penser à des choses agréables : leurs amis qui les attendent tout près de là, et là-bas en France, ses parents qui ont accepté de la laisser partir avec son tout jeune fiancé. << Et que Christian est un garçon sérieux >>, a précisé sa mère. Mathilde se force à sourire, mais cela ne suffit pas à lui faire oublier que tout au fond d'elle-même, une sentation désagréable est en train d'éclore. Une sentation qui s'appelle la peur.

    Mathilde est seule dans la nuit, bouclée dans sa petite voiture, sur une route isolée de montagne - victime toute désignée. Sans connaître la teneur du bulletin d'information, elle a le pressentiment que les choses vont mal tourner. Un quart d'heure passe dans ce climat d'anxiété, une demi-heure, une heure ! Christian ne revient pas. Très tendue, la jeune fille ne quitte plus des yeux le cadran luminescent de sa montre. << Ou es-tu, Christian ? Pourquoi est-ce que tu ne revient pas ? >>
    Soudain, le coeur de Mathilde se serre ; elle retient sa respiration ; une masse vient de sauter du talus sur le toit de la voiture. Un heurt sourd, et le châssis s'écrase sur les amortisseurs. A présent transie d'angoisse, la jeune fille se recroqueville entre les deux siéges avant, à l'endroit le plus central, le plus inaccessible croit-elle. << Il y a quelque chose sur la toit, quelque chose...ou quelqu'un ! >> Un coup assez violent résonne dans tout l'abitacle. Mathilde sursaute, porte ses mains à sa bouche, sanglote en silence. La terreur lui noue l'estomac ; avaler sa salive devient pénible.
    - Qu'est-ce que c'est ? Qui est là ?
    En se contorsionnant le long des vitres, la jeune fille essaie d'apercevoir quelque chose - en vain.
    Un nouveau coup, moins appuyé, et puis un autre : on frappe sur le toit avec quelque chose de lourd, cela fait un bruit mat. Les larmes de Mathilde sont brûlantes, douloureuses. Elle prie tout bas :
    - Mon amour, dis-moi que c'est toi, dis-moi que c'est un jeu stupide !
    Mais elle sait qu'il n'en est rien. Elle sait que chaque seconde lui est comptée. Christian...Combien de temps lui faudra-t-il avant de venir la délivrer de ce cauchemar ? Sur le toit, les coups ont redoublé ; la petite voiture est secouée, dans un grincement de ressorts. Puis c'est le calme, l'immobilité, l'attente - avant que la chose glisse le long du pare-brise jusqu'au capot : une boule noire de la taille d'un ballon, plus pesante peut-être, plus molle aussi...Mathilde a beau écarquiller les yeux dans le noir, elle ne parvient pas à identifier la << chose >>. Au prix d'efforts considérables, elle détache un bras de son corps et le lève jusqu'au plafonnier dont elle actionne l'interrupteur. Une lueur jaillit dans la voiture et au-delà. Elle s'approche du pare-brise et scrute la forme sur le capot : on dirait des cheveux ! Et comme une bouche grimaçante, comme des yeux figés par l'horreur ! C'est la tête de Christian décapité, qui a roulé jusque-là en faisant une trace affreuse. La jeune fille pousse un cri terrible - le cri de la douleur pure. Puis elle perd connaissance.

    A ce stade, l'histoire de Mathilde pourrait déjà figurer en bonne place dans les annales de l'horreur. Malheureusement, le calvaire de la jeune fille ne s'arrête pas là. Aux premières lueurs de l'aube, quand elle retrouve ses esprits, le psychopathe est toujours sur le toit de la voiture. Les coups secs qu'il frappe contre la carrosserie scandent une attente sans fin. Or Mathilde sait bien qu'elle est une proie vulnérable à l'intérieur de la petite Fiat. Il suffit que le malade casse une vitre pour qu'éclate la bulle de sécurité bien illusoire au coeur de laquelle elle demeure prostrée.
    Pelotonnée sur elle-même, les yeux fermés, les mains sur les oreilles, la jeune fille devra attendre trois longues heures avant que n'arrive sa délivrance. Sur les coups de 8 heures du matin en effet, une patrouille de police à la recherche du fou dangereux finira par repérer la voiture isolée en montagne. Le malade ne fera aucune difficulté pour se laisser reprendre ; et les sauveteurs pourront extirper Mathilde du lieu maudit de son interminable supplice. Plusieurs années de thérapie dans des institutions spécialisées seront nécessaires pour lui permettre de retrouver une vie normale.
    L'enquête établira les circonstances de la mort de l'infortuné Christian. Quelques minutes seulement après avoir quitté sa fiancée, le jeune homme avait attiré l'attention du psychopathe par le faisceau lumineux de sa lampe torche. L'agresseur avait dû le surprendre alors, et lui fracasser la tête au sol avant de le décapiter.
    Une question demeure : pourquoi l'assassin a-t-il ensuite emporté son macabre trophée jusqu'à la petite Fiat garée en contrebas du talus ? Personne ne s'est même risqué à lui poser la question - et l'on peut penser que sa réponse n'aurait eu, de toute façon, qu'un intérêt limité.






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