Réalisé par Richard Franklin
Avec Elisabeth Shue, Terence Stamp, Steven Pinner
Film américain, britannique. Genre : Fantastique
Durée : 1h 55min. Année de production : 1985
Résumé :
Une étudiante en anthropologie obtient pour l’été un poste d’assistante auprès d’un de ses enseignants, installé dans une maison isolée en bord de mer qu’il occupe avec deux chimpanzés et un vieil orang-outan. Peu après son arrivée, elle apprend que le professeur a décidé de se débarrasser de deux de ses singes, de plus en plus agressifs.
Critiques spectateurs :
albinou26 - le 07/02/2007
Je mets 4 etoiles pour compenser un peu la mauvaise note qui a été donnée car elle est tres severe. J'ai regardé ce film avec mon amie et nous avons vraiment apprécié. J'adore car cela commence comme une comédie et se termine en bain de sang... Les 1h45 du film passe a ma grande surprise tres vite. Le couple d'acteurs est tres convaincant, et les scenes avec les singes sont vraiment bien faites.Ces derniers sont assez impressionants et on comprend rapidement la puissance physique qu'ils peuvent dégager. Bref j'ai vraiment été tres agréablement surpris par cet excellent film que je conseille a tout le monde.
Le Marquis
Petit classique des années 80, LINK retrouve les qualités si spécifiques au fantastique australien (rythme posé, montage tout particulièrement soigné, exploitation et mise en scène des grands espaces en opposition avec des situations ponctuelles de huis-clôs…). N’hésitant pas à prendre son temps pour agencer un suspense peu porté sur les séquences spectaculaires, Richard Franklin laisse à ses personnages le temps de prendre une réelle consistance.
Dans le registre du film d’agression animale, LINK est plus qu’un film honorable, c’est une très belle réussite, détachée de l’esthétique branchée des films de l’époque (le film n’a pas pris une ride). Sa mise en scène efficace et l’intelligence de son traitement (situation réaliste, scènes d’agression brutales et très crues) valent très largement le détour. C’est, du reste, l’un des meilleurs films du cinéaste, par ailleurs réalisateur de films souvent très intéressants – PATRICK, grand prix à Avoriaz (Franklin a pourtant souvent fait mieux), un PSYCHOSE II sur lequel on a beaucoup craché (sacrilège !) mais qui était pourtant très respectable…
Stéphane Pons
Fable horrifique sur les rapports étranges que les hommes peuvent tisser avec les animaux et les chimpanzés en particuliers, « Link », malgré des moyens réduits, propose un huit-clos assez surprenant et intéressant. Prenons une demeure de bord de mer un rien austère et isolée, un anthropologue spécialiste des primates un brin dérangé, une étudiante pleine de dévotion pour son maître et en recherche d’un job d’été, 3 chimpanzés plutôt hors normes, touillez le tout durant une heure quarante et vous obtenez « Link », un bon thriller horrifique, mené tambour battant. Etrangement, si le suspense réside évidemment dans le fait de savoir s’il y aura des survivants ou pas au carnage, on découvre un petit bijou de l’horreur, et parfois du gore, jouant souvent sur les rapports de forces tissés entre le maître, son élève et les chimpanzés (entre eux y compris). La performance de Terence Stamp est une fois de plus à signaler et la mise en scène de Richard Franklin adopte même parfois quelques plans assez inédits pour l’époque. On soupçonne aussi ce « Link » d’avoir discrètement influencé pas mal de productions des années 1990-2000 agissant dans le même créneau. A noter, les performances d’acteurs des chimpanzés qui nécessitèrent sans doute quelques heures de dressages intensif. A ce propos, deux scènes avec le chimpanzé Link resteront dans les mémoires : celle de l’accueil de Jane dans la maison du prof vaut son pesant de cacahouètes ainsi que le dernier salut au-dessus du brasier finalement destiné à tous les révoltés de la planète (clin d’œil à Frankenstein ?) qui procure aussi pas mal d’émotions. Bref, c’est très surprenant et revigorant.
Walter Paisley
Excellent film que ce Link, malheureusement assez inconnu du public. Pourtant, aucun défaut majeur n'est à signaler dans cette série B désignée pour les soirées télé... Le ton, s'il ne verse pas non plus dans des gags faciles qui auraient pu être commis en rapport avec la présence d'un singe comme personnage principal, est avant tout basé sur l'humour. Etrange que de voir ce singe tyranniser à ce point les humains. Juste retour des choses, presque. Du reste, l'orang-outang se comporte presque entièrement comme un humain. Jusqu'à aller mater Elizabeth Shue sous la douche ! Et il possède même une certaine classe et un sang-froid naturel contrastant avec l'habituelle hystérie des singes bondissants que l'on nous montre au cinéma.
Bref une sorte de boogeyman naturel aux fortes connotations comiques. Mais qui pourtant, à force de se comporter en humain, n'est pas sans mettre le spectateur et les protagonistes assez mal à l'aise... Sous ses dehors amicaux d'orang-outang (un animal qui inspire tout de suite la sympathie), Link cache quelque chose de violent, de radicalement opposé avec son apparente innocence. Il n'est donc pas non plus sans évoquer le Damien de La Malédiction.
Mais pourtant, au-delà d'un film "de personnages", Link est aussi un modèle de réalisation. Limite hitchockien pourrait-on dire (d'ailleurs ce n'est pas un hasard si le réalisateur s'était trois ans auparavant rendu coupable du pas si mauvais Pyschose 2). Ni tout à fait comique ni tout à fait sérieux, avec un huis-clos dans une maison reculée. Comme si celle-ci était assiégée de l'intérieur, en fait ! Pas de sortie possible pour les protagonistes, avec un singe menaçant et jaloux pour seule compagnie...
La lumière est également très belle, tributaire de la proximité de l'océan qui donne un charme très "Cornouailles" à l'ensemble. Du reste, Franklin, le réalisateur, ne se prive pas pour nous montrer l'environnement naturel de la maison. Un peu comme Hitchcock dans Les Oiseaux, quelque part. Si l'on ajoute que Link représente un singe (donc une représentation de l'homme du temps où celui-ci n'était pas encore le citadin qu'il est devenu) se rebellant vis-à-vis de ses maîtres, on peut dès lors dire que Link est un film nous montrant avec une certaine légèreté ironique la nature reprenant ses droits sur l'homme...
Anonyme
Link constitue l'un des films les plus originaux réalisés sur le thème de l'animalité. Entre la bête devenant plus humaine, et l'homme devenant bestial, la frontière est parfois mince. Et le réalisateur Richard Franklin parvient à exploiter parfaitement cette frontière changeante, dans un excellent film fantastique, classique du cinéma de genre des années 80. Une oeuvre dont la structure hitchcockienne fait largement écho au Psychose du maître Alfred Hitchcock, avec sa maison isolée, son propriétaire mystérieux et une jeune femme perdue. Et le tout contribue à créer une atmosphère oppressante et un suspense haletant, parsemé de touches d'humour noir salutaires.
Natalys Raut-Sieuzac et Jean Thooris
Une ou deux fois pas an, on repère le nom de Richard Franklin collé à la confection d'un téléfilm de troisième zone. S'en offusquer serait accorder trop d'importance à des cinéastes n'en méritant pas tant. Car il suffit de préciser que Richard Franklin débuta sa carrière en écrivant le script de Psychose 2 (purgatoire !) puis en réalisant l'avoriazé Patrick, un pompage de Carrie, pour se faire une idée de la jeunesse tourmentée du gaillard : on raconte qu'Hitchcock en personne lui changeait les couches ! Le vote du jury serait clos si, entre deux hommages maladroits au gros Alfred, Franklin n'avait réalisé Link, un coup de bol. Dans nos souvenirs, un sacré bon film, ce Link. Dix-huit ans après La Planète des singes (celui de Schaffner, hein !) et deux avant Incidents de parcours (l'un des meilleurs Romero), Richard Franklin reprend à son compte l'idée suivante : les singes, ça fait peur. Très conscient des règles du suspense, Link isole une charmante étudiante (Elisabeth Shue, déjà excellente) dans un manoir tenu par un savant spécialisé dans les guenons. Le savant disparu, un jeu de cache-cache entre la femme et le primate se met en place. Attention : ici, le singe n'est clairement pas identifié à un psycho-killer court sur pattes, et l'étudiante ne passera guère l'heure trente du film à repousser les attaques poilues du primate. Au contraire, une partie érotique, tout en non-dit et regards lourds d'envies renfrognées, unira la femme et le singe dans ce qui n'est, au fond, qu'une énième variation sur l'instinct et le désir. Celle-ci se révèle suffisamment originale pour être signalée...