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Vision macabre
21/06/2007 23:38
Le lieutenant-colonel de l'armée de l'Air Georges Potter vit l'avenir un soir de la guerre de 1939-1945, sans savoir qu'il le voyait. Il commandait à l'époque une escadrille de la RAF basée à Shaluffa en Egypte, d'ou des bombardiers légers partaient poser des mines sur la route des navires ravitaillant l'armée du général Rommel. Comme ils opéraient de nuit, ils volaient généralement pendant les phases de la lune ou le reflet de l'astre sur l'eau les aidait pour la navigation.
Entre les périodes d'activité, l'atmosphère de la base était celle d'une gaieté nerveuse. Les pilotes, navigateurs, mitrailleurs et bombardiers passaient leurs soirées de repos à fumer et à boire.
Un soir, Potter entra au mess prendre un grog avec un officier nommé Reg Lamb. Il jeta un coup d'oeil dans la salle pour voir qui s'y trouvait. Parmi les présents se trouvait un lieutenant-colonel - que Potter désigne sous le nom de Roy - en compagnie de quelques camarades.
Potter et Lamb finirent leur verre, et Potter commanda une autre tournée. A ce moment, il entendit des éclats de rires provenant du groupe de Roy, ce qui le fit se retourner de leur côté. "Alors" , raconte-t-il, "je le vis. La tête et les épaules du lieutenant-colonel se balançaient avec une lenteur infinie dans des profondeurs bleu-noir insondables. Sa bouche n'avait plus de lèvres, et ses dents grimaçaient un horrible sourire ; il avait des orbites , mais sans yeux ; la chair de son visage portait des taches sombres, verdâtres et violacées, et des lambeaux de peau pendaient près de son oreille gauche.
" Je regardait fixement. Il me semblait que mon coeur s'était arrêter de battre. J'éprouvais toutes les sensations de profonde horreur relatées dans les livres de contes. J'avais l'impression que les cheveux de mes tempes et de ma nuque étaient devenus du fil de fer. Une sueur glacée coulait dans mon dos, et je tremblait de tout mon corps. Je distinguais vaguement les visages voisins, mais l'affreux masque de la mort les éclipsait tous."
Potter ne put dire combien de temps cela dura, mais petit à petit il se rendit compte que Lamb le tirait par la manche. "Que diable avez-vous ?" dit celui-ci. "Vous êtes blanc comme un linge...comme si vous aviez vu un fantôme!" "J'ai vu un fantôme", dit Potter, pointant un doigt tremblant. "Roy ! Roy a sur lui la marque de la mort." Reg Lamb regarda le groupe dans lequel se trouvait Roy. Il ne vit rien d'anormal ; mais à côté de lui, Potter, habituellement imperturbable, avait encore un teint de cendre et tremblait. Tous deux savaient que Roy devait voler la nuit suivante. Potter se demanda ce qu'il fallait faire.
"J'étais dans une situation embarrassante" , dit-il, "mais je crois avoir pris la bonne décision. Je décidai de ne pas aller trouver le commandant du groupe, et de ne pas lui raconter l'histoire ni lui dire qu'il fallait retirer Roy de la mission prévue. Je suis certain que Roy lui-même aurait refusé de ne pas partir avec ses équipages. Je suis convaincu que ma décision de ne pas intervenir...faisait partie de la série prédéterminée des événements."
La nuit suivantefut terrible pour Potter. Vers le matin, le téléphone sonna. Il arracha le récepteur de son support. Le message : Roy et son équipe avaient été descendus, mais on avait vu leur avion se poser sur l'eau correctement, et un appareil ami les avait survolés et les avait vus grimper dans leur canot pneumatique. "Je ressentis soulagement et joie" , continue Potter. "L'équipe de sauvetage en mer les ramenèrait bientôt. Mais ma joie fut de courte durée. On eut beau chercher, personne ne les revit jamais. Je compris alors ce que j'avais vu : les profondeurs bleu-noir étaient la Méditerranée de nuit, sur laquelle il flottait, mort, sa tête et ses épaules soutenues par sa Mae West (ceinture de sauvetage gonflable)."
Les détails nets et précis de cette térrifiante vision donnent à penser que Potter, pendant un moment, a été capable de voir l'avenir.
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Les animaux et les Fantômes

L'expérience fait penser que la possibilité de voir un fantôme ou de sentir une présence dépent en partie de quelque élément persistant de la personne vue ou sentie. Cette hypothèse est corroborée par la réaction des animaux devant ces phénomènes. Un psychologue, le Dr Robert Morris, rapporte diverses enquêtes effectuées sur des lieux hantés et dans lesquelles on a utilisé des animaux ; dans celle qui suit, l'enquêteur s'est servi d'un chien, d'un chat, d'un rat et d'un crotale pour examiner une maison prétendument hantée à la suite de quelque tragédie.

Les animaux furent amenés à tour de rôle dans une des pièces hantés. " Dès qu'il eut parcouru un mètre environ dans la pièce, le chien se mit à gronder et à reculer vers la porte. Aucune caresse ne put empêcher qu'il se débatte pour sortir ; il ne voulut jamais rentrer dans la pièce. Le chat fut amené dans les bras de son maître ; à la même distance de la porte, il bondit sur les épaules de celui-ci, se hérissa, sauta à terre et avança vers une chaise. Pendant plusieurs minutes, il resta là à cracher et à miauler en direction de cette chaise inoccupée jusqu'à ce que celle-ci soit enlevée..."
 Le rat n'eut aucune réaction, mais le crotale "se mit aussitôt en posture d'attaque dirigée contre cette même chaise qu'avait visée le chat. Au bout de quelques minutes, il tourna lentement la tête vers une fenêtre, puis en sens inverse, et il reprit sa posture d'attaque cinq minutes plus tard..."

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Trop tôt pour la retraite

Dans la plupart des cas d'esprits frappeurs, l'activité de PK est capricieuse et parfois destructrice. Dans " Ghost Hunting ", Andrew Green décrit des événements survenus dans une boulangerie et apparemment causés par une PK plus "douce".
Cette boulangerie avait été achetée à une famille de l'endroit, qui l'avait exploitée pendant des générations. Peu de temps après l'arrivée du nouveau patron, sa femme dit qu'elle sentait une présence dans la boulangerie. Puis les portes se mirent à s'ouvrir seules, le matériel à se déplacer et la femme eut l'impression à plusieurs reprises que quelqu'un passait à côté d'elle. Ensuite, son mari et son fils commencèrent eux aussi à ressentir cette présence. Très troublés, ils rendirent visite aux anciens propriétaires, pour tenter d'en savoir plus là-dessus ; mais ces derniers leur affirmèrent que la boulangerie n'était pas hantée, et ne l'avait jamais été du temps ou ils l'exploitaient, eux et leurs ancêtres.
"Auc cours de notre visite, nous avons remarqué que "le vieux" (un membre âgé de la famille des anciens propriétaires) n'avait presque pas participé à la conversation et paraissait à moitié assoupi la plupart du temps."

Green raconte que les manifestations continuèrent pendant deux ans environ. "Brusquement, un mardi, l'atmosphère changea radicalement." A partir de ce jour, plus rien ne se prouduisit. Ce mardi, le vieux était mort. Il paraît facile d'en déduire ceci : lorsqu'il eut pris sa retraite, le vieillard n'avait rien d'autre pour occuper son esprit que le souvenir de son travail ancien. Il somnolait à moitié, se remémorant ses anciennes activités quotidiennes : pétrir, couper et former la pâte, la mettre sur les plateaux et l'enfourner. Durant tout le reste de sa vie, son esprit hanta les lieux.
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Le grand noir balafré
22/06/2007 23:13
En 1964, dans une frabrique d'automobiles de Detroit, un monteur de moteurs fut soudain poussé hors du champ d'une presse de carrosserie qui avait été mise en route accidentellement. Cet homme raconta à ses collègues qu'il avait été poussé par un grand noir au visage balafré, vêtu d'une salopette tachée de graisse. Il ne l'avait jamais vu, mais certains, parmi les plus anciens ouvriers, se rappelèrent qu'en 1944 un grand noir avec une balafre sur la joue avait été décapité alors qu'il travaillait dans cette même zone de l'atelier, ou il formait des tôles pour avion. L'enquête révéla que l'homme, tout en étant entraîné au travail des presses, avait tendance à s'endormir en raison d'un excés d'heures supplémentaires.
Parlant de son sauvetage miraculeux, le monteur de moteurs eut ce commentaire : "Le gas de couleur était un sacré morceau. Il avait une force terrible, et il m'a poussé comme si j'était un poids plume. Je ne croyais pas aux revenants ; mais si c'en était un, je lui tire mon chapeau."
Il est une explication possible : un des collègues âgés du monteur, le voyant en danger, mais peut-être trop éloigné pour le tirer hors de la zone dangereuse, ou même pour lui crier de prendre garde, eut brusquement une image subconsciente du mort qu'il transmit par télépathie à son camarade. Il est possible de transmettre l'image d'une autre personne, encore que de tels cas soient rares.
Il faut aussi considérer la forte poussée ressentie. L'hallucination visuelle est parfois accompagnée d'une hallucination de contact ; un grand nombre de cas semblables sont rapportés dans "Phantasms of the living" et dans "Proceedings" publiés par la SPR. Par exemple, un sujet écrit à la personne qui lui est apparue : "...quelqu'un toucha mon épaule si fortement que je me retournai. Je vous vis aussi nettement que si vous aviez été là en chair et en os..." Mais, chose curieuse, on ne connaît pas de cas ou le sujet a pu toucher l'apparition (si l'on exclut les matérialisations supposées des séances de spiritisme). Ou bien celle-ci est hors de portée, ou bien la main du sujet rencontre le vide.
D'après la théorie de Tyrrell selon laquelle l'apparition, sans être une réalité, reproduit la réalité, nous pouvons admettre comme possible qu'une main de spectre posée sur l'épaule du sujet sera ressentie par celui-ci. Cela provient de l'effort de son subconscient pour créer une apparition paraissant réelle. Mais, dans le cas de la poussée très forte subie par le monteur de moteurs, cette explication ne suffit pas. Quelqu'un - soit l'homme mort vingt ans auparavant, soit un spectateur vivant - a exercé une force psychokinétique (PK en abrégé).
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Un esprit frappeur tourmente une famille pendant 12 ans
22/06/2007 23:40
Mrs. Mary Sharman de Leeds ne se débarrassa pas aussi aisément du fantôme qui les tourmenta, elle et sa famille, pendant près de douze ans. Leur calvaire, narré en juin 1974 par le Yorkshire Evening Post, commença en 1962 après qu'ils se furent installés dans une nouvelle maison ou Mary Sharman, séparée de son mari, vécut avec ses six jeunes enfants.
Une nuit, elle vit la porte des toilettes ouverte. Un instant après, racont-elle, "une tête apparut à cette porte. Puis une femme âgée sortit des toilettes et se planta devant moi. Elle n'avait qu'un oeil ouvert et elle me souriait d'une façon bizarre. Puis elle agita sa canne à mon nez - une canne blanche."
Le lendemain, Mrs.Sharman parla de ce qu'elle avait vu à des voisins. "C'est la vieille Mrs.Napier", dirent-ils. Cette dame, qui était complétement aveugle, avait vécu dans cette maison avant l'arrivée des Sharman. On l'avait trouvée morte dans les toilettes. Cette première manifestation fut suivie de celles d'un esprit frappeur. La famille constata avec terreur que tout se déplaçait sur les dessus de cheminée, et que les portes s'ouvraient et se fermaient seules. Parfois des bruits de pas s'entendaient dans l'escalier ; parfois, le spectre de Mrs.Napier apparaissait.
" Les matelas des enfants se soulevaient pendant la nuit, et les couvertures étaient jetée en tas sur le plancher", a raconté Mrs. Sharman à L'Evening Post. " Je pensai devenir folle...Les enfants et moi ne dormions plus dans nos chambres, mais tous dans la même pièce que nous barricadions la nuit avec un buffet et des chaises."
Mrs.Sharman, qui était catholique, s'en fut trouver le curé de sa paroisse. Celui-ci fit une cérémonie de "bénédiction" - une sorte d'exorcisme en plus court. Il bénit et aspergea d'eau bénite chaque pièce de la maison. Malgré cela, les troubles continuèrent. C'étaient en général les facéties classiques des esprits frappeurs ; des vêtements jetés dans le hall d'entrée, un rouleau de linoléum trouvé déroulé le matin. Mais un jour il se produisit quelque chose de plus effrayant.
Les enfants dormaient maintenant tous dans une même chambre du premier étage ; ils avaient l'abitude de chanter ensemble avant de s'endormir. Brusquement, par un hasard étrange, la chanson s'arrêta, un soir que Mrs.Sharman avait la visite de ses frères. Ils se précipitèrent dans la chambre ou ils virent Michael, âgé de douze ans, flottant à environ deux mètres en l'air tandis que les autres enfants le regardaient terrifiés. Michael avait les yeux ouverts, mais il était en état de choc. Un frère de Mrs.Sharman le tira vers le bas et tenta mais en vain, de le réconforter.
On appela la police et un ambulance qui amena Michael à l'hôpital. Les policiers restèrent quelque temps en surveillance ; mais l'un d'entre eux partit rapidement, disant ne pas pouvoir supporter l'atmosphère étrange qui régnait là. Michael, après avoir été soigné, revint à la maison le lendemain. Mais sa lévitation semble avoir laissé sur lui une marque indélébile. Depuis ce jour, il est affligé d'un bégaiement. Le médecin de la famille demanda l'intervention de trois personnes faisant des recherches en métapsychisme. Celle-ci passèrent trois nuits dans la maison. Leurs conclusions n'ont pas été publiées ; mais il appert que, à leur avis, le mieux qu'avait à faire la famille était de déménager.
Si l'on considère que les esprits frappeurs sont plus associés aux personnes qu'aux lieux, rien d'étonnant à ce que les ennuis de la famille aient continué ailleurs, avec bruits de pas et matelas enlevés des lits. Quelques temps après apparut un nouveau fantôme, celui de la mère de Mary Sharman qui venait de mourir. Cette apparition ne leur causa pas d'ennuis ; mais les événements qui duraient depuis des années, agissaient sur leurs nerfs. Mrs.Sharman fit venir un autre prêtre qui ne resta que quelques minutes et partit en déclarant : "C'est le mal."
Quel que soit ce "mal", il semble avoir abandonné sa mainmise sur la famille à la suite d'un nouveau déménagement en 1974. Mrs.Sharman, remariée, a déclaré à l'Evening Post qu'il n'y avait pas eu de manisfestations du genre "esprit frappeur" dans sa nouvelle maison. La diversité des phénomènes subis par la famille Sharman ainsi que les façons variées dont on a essayé de les maîtriser illustrent la complexité du problème des fantômes. Si ce cas avait fait l'objet d'une enquête appronfondie, il se peut que plusieurs explications différentes eussent été nécessaires pour rendre compte de ses divers aspects. La famille pensait que l'esprit frappeur était celui de Mrs.Napier, ce qui semble peu plausible à la plupart des spécialistes.
La présence de plusieurs enfants à l'âge de la puberté paraît une cause plus vraisemblable ; à l'appui de cette thèse vient le fait que l'esprit frappeur a suivi la famille dans une autre maison, sans relation avec Mrs.Napier. L'apparition de celle-ci et celle de la grand-mère ont pu être engendrées par la famille elle-même. Pourtant il se peut que le fantôme de Mrs.Napier ait été une réalité objective, car celle-ci fut aussitôt identifiée par les voisins d'après la description de Mary Sharman. La terreur du second prêtre, devant quelque chose qu'il indentifiait comme "le mal", fait penser qu'un être surnaturel se serait attaché à la famille ; mais elle peut également suggérer l'idée que de conflits étouffés au sein de la famille ont engendré une force hostile à laquelle le prêtre a été hypersensible. Il est une autre possibilité, c'est que la réaction du prêtre, entièrement subjective, ait été déclenchée par sa peur.
Lorsqu'il enquête, le chasseur de fantômes doit avoir à l'esprit toutes ces possibilités. S'il est sceptique, il trouvera quantité de faits venant appuyer sa conviction que "tout cela est imaginaire", ou même que les manisfestations des esprits frappeurs sont causées par des tremblements de terre ; mais parfois il tombera sur un cas dans lequel paraîtront jouer d'autres facteurs. De même, l'enquêteur qui a tendance à croire aux esprits trouvera les preuves que parfois certaines personnes créent leurs fantômes ou leurs esprits frappeurs.
Tout phénomène de hantise est complexe. Dans leur ensemble, les diverses manifestations constatées sont un des mystères les plus troublants dont la science ait jamais essayé, sans grands résultats, de trouver la clef.
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Les voix de l'au-delà

En 1959, Friedrich Jurgenson (ci-dessus) mit un jour son magnétophone en marche, s'attendant à entendre les chants d'oiseaux qu'il avait enregistrés dans une forêt suédoise. Soudain, la voix de sa mère s'adressa à lui. Il l'entendit lui dire : " Friedel, mon petit Friedel, est-ce que tu m'entend ? " Ce fut tout. Frappé de stupeur, Jurgenson repassa la bande pour s'assurer que ses oreilles ne l'avaient pas trompé. C'était distinctement et sans équivoque la voix de sa mère. Jurgenson, écrivain d'origine russe vivant en Suède, était en même temps peintre et metteur en scène de cinéma. A la suite de cette aventure, il se lança dans une longue série d'expériences pour enregistrer les voix des esprits. Depuis lors, des centaines se sont mystérieusement fait entendre sur ses bandes magnétiques. En régle générale, elles ne prononcent qu'un mot ou deux à la fois. Après que Jurgenson eut entendu pour la première fois la voix phénomène émise par la bande, d'autres que lui se mirent aussi à enregistrer les voix des esprits sur magnétophone, et parmi eux le Dr Konstantin Raudive, psychologue connu d'origine lettonne qui vivait en Suède au moment ou Jurgenson entendit ses premières voix sur bande...
Le temps des enregistrements de la voix des esprits était venu - et on a l'impression que c'est ce qu'attendaient les chercheurs en métapsychique : un moyen simple, à l'épreuve de toute supercherie, permettant d'entrer en contact avec l'autre monde sans se plier aux contingences des médiums. Quoi qu'il puisse en être de ce moyen par la suite, le phénomène constitue l'une des manifestation les plus passionnantes de ces dernières années.
Pendant quatorze ans, Jurgenson laissa croire que c'était tout à fait extraordinaire qu'il ait soudain entendu la voix de sa mère venant de la bande sur laquelle il avait enregistré des chants d'oiseaux. Il reconnaît à présent qu'il avait fait durant plusieurs mois de nombreuses tentatives pour recevoir " quelque chose " sur la bande magnétique. " Je ne sais pourquoi, vraiment sans aucune raison apparente, a-t-il dit, je sentis naître en moi le désir incoercible d'établir un contact électronique avec quelqu'un d'inconnu. C'était une étrange prémonition, presque comme si je devais ouvrir le passage à quelque chose qui était encore caché et qui voulait se libérer. Et je me rapelle que j'éprouvais un sentiment fait tout à la fois de scepticisme, d'amusement et de curiosité. "

Quand le Dr Raudive (ci-dessus), aujourd'hui décédé, entendit parler des phénomènes mystérieux produits par Jurgenson, il commença lui aussi à se livrer à des expériences. Il utilisa diverses méthodes, depuis le simple enregistrement par l'intermédiaire d'un microphone jusqu'à des systèmes électroniques plus complexes. Il fit fabriquer certains équipements spécialement conçus à cet effet. Les résultats, ne serait-ce que sur le plan numérique, sont à coup sûr impressionnants. En 1968, Raudive avait enregistré plus de 70 000 effets de voix. Il en parle dans son livre publié la même année. Connu sous le titre de "Percée" , qu'il portait quand il parut aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne en 1971, ce livre était initialement intitulé "Unhörbares Wird hörbar" (L'inaudible devient audible). Suite logique de la publicité faite aux travaux du Dr Raudive, ce phénomène vocal a reçu le nom de "Voix de Raudive".
"En dix minutes d'enregistrement, j'ai eu 200 voix" , déclara un jour Raudive. "Avec de la patience il n'y a aucune raison pour que quelqu'un ne puisse pas mettre sur bande les phénomènes vocaux. Mais l'expérimentateur doit développer ses facultés auditives par l'écoute constante de bandes magnétiques. Ce qui paraît tout d'abord être un bourdonnement atmosphérique est souvent produit par de nombreuses voix. Bien sûr, celles-ci doivent être ensuite analysées et amplifiées."
Raudive était convaincu que, comme elles le proclamaient elles-mêmes, les voix étaient celles de personnes mortes. "Il ne fait aucun doute que nous avons établi la communication avec un autre monde", dit-il. Il était également fasciné par le mélange des langues utilisées par les voix. Souvent, disait-il, un message était composé de mots appartenant à plusieurs langues. Du fait que Raudive parlait le letton, le russe, l'allemand, le suédois, le français et l'espagnol et qu'il comprenait la plupart des langues slaves, il était généralement capable de transformer les sons les plus curieux en messages pleins de sens.
Mais, quand des individus différents écoutent le même enregistrement, ils entendent rarement les mêmes mots. Souvent, la personne qui écoute la bande a besoin qu'on lui dise ce que la voix est supposée dire avant qu'elle puisse elle-même distinguer les mots. Le facteur subjectif est mis en lumière dans un message que Raudive prétendait avoir reçu de Winston Churchill. Raudive écrivit le message sous la forme : "Te Mac-Cloo, Mej dream, my dear, yes" - combinaison de mots lettons, suédois et anglais. Deux chercheurs britanniques pensèrent que le message était entièrement en anglais, ce qui était plus vraisemblable du fait que Churchill ne parlait ni le suédois ni le letton. L'un d'eux estima que le message était : "Hear, mark you, make believe, my dear, yes" (écoute, remarque bien, fais croire, mon cher, oui) , tandis que l'autre pensait que l'ancien chef du gouvernement britannique disait : "Mark you, make thee mightier yet" (remarque bien, fais-toi encore plus fort). Dans les deux cas le message comporte une certaine déformation de style surprenante chez un homme qui était sans conteste le plus grand maître en matière de rhétorique de notre temps.
Churchill n'est pas la seule personnalité connue dont Raudive dit qu'elle entra en communication avec lui sur ses bandes magnétiques. Il assure que les esprits de Tolstoï, de Nietzsche, de John F. Kennedy, d'Hitler et de Staline se sont aussi fait entendre grâce à l'électronique.
La plupart de ces voix semblaient vouloir communiquer avec Raudive exclusivement et s'adressaient à lui nominalement : "Les morts vivent, Konstantin", "Kosti nous sommes", "S'il vous plaît, croyez". Parfois, quand un autre chercheur enregistrait la bande, les voix réclamaient le Dr Raudive : " C'est Kosti qu'il nous faut ! "

David Ellis, élève d'un collège anglais qui avait reçu une bourse de l'université de Cambridge pour étudier le phénomène des voix enregistrées, passa, en 1970 et 1971, deux courtes périodes en Allemagne, en compagnie du Dr Raudive. Tout disposé qu'il ait été à croire en la possibilité d'une communication des esprits par l'intermédiaire de l'électronique. Ellis fit quelques réserves sur la source réelle de certaines des voix qu'il entendit sur les bandes de Raudive.
Dans un article qu'il écrivit pour le magazine "Psychic" en février 1974, Ellis disait qu'à son avis beaucoup de ces sons pouvaient très vraisemblablement provenir d'émissions de radio. "L'air est plein d'émissions diffusées sur les ondes - qu'il s'agisse de liaisons commerciales ou de communications entre radios amateurs, de radio-téléphones, de paroles brouillées, aucune longueur d'onde dans la gamme normale ne peut-être considérée avec certitude comme vide..." Ellis rapportait qu'un des messages avait en fin de compte été identifié comme une simple conversation faisant partie d'une émission de Radio Luxembourg : "Salut ! Ici Kid Jenson qui vous rapelle les Dimensions. Tout à l'heure dans la soirée sur 208 mètres : du "soft rock" , du "hard rock", du jazz et des blues..."
Mais toutes les voix ne peuvent être expliquées aussi aisément. Dans de nombreux cas, elles répondent apparemment aux questions posées par l'expérimentateur. Ellis pense que, d'une certaine manière, Raudive peut avoir produit lui-même les voix par télékinésie. "Comment peut-on expliquer autrement, demande-t-il, l'extraordinaire mélange de langues, dont beaucoup étaient inconnues des supposés auteurs des communications durant toute leur vie sur terre ? "
Ellis déclare que son explication du phénomène par la télékinésie n'écarte pas nécessairement l'hypothèse selon laquelle les messages proviendraient des esprits. Mais, poursuit-il, cela veut bien dire qu'au lieu de parler directement sur la bande, les voix des esprits seraient d'abord reçues par télépathie par l'expérimentateur, puis, "habillées de mots créés par lui de façon inconsciente avant d'être communiquées à la bande".
La théorie d'Ellis rejoint celle du Dr Hans Bender, Allemand professeur de psychologie, qui étudia les voix reçues par Jurgenson. Le Dr Bender est convaincu que les voix sont authentiques mais d'après lui elles ne sont pas obligatoirement celles d'esprits. Il pense que c'est le subconscient de l'opérateur qui, en quelque sorte, imprime le message sur la bande.
Raymond Cass, spécialiste britannique des prothèses auditives, réalisa d'autres expériences d'enregistrement sur bande de voix d'esprits. Le 18 juin 1974, il enregistra une voix qui passe pour avoir dit : "Raudive, homme de chêne, vers la tombe." Il envoya des copies de ce message abscons à trois chercheurs qui étudiaient aussi ces phénomènes. Trois mois plus tard, Raudive mourut, à l'âge de soixante-trois ans.

La possibilité de l'existence d'une sorte d'émission radio provenant des esprits fut avancée en 1936 par Sir Oliver Lodge, ancien président de la SPR. Lodge, dont les travaux sur la transmission sans fil sont à la base de l'invention de la radio par Marconi, croyait que l'on arriverait à découvrir un procédé pour relier notre monde à celui des esprits. En 1930, une voix, dont on pensa qu'elle était celle d'Arthur Conan Doyle, avait indiqué, par l'intermédiaire du médium Eileen Garret, que des savants devenus esprits avaient décidé d'étudier des méthodes de communication. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui pensent que le magnétophone actuel a permis aux esprits d'établir le contact.
Marconi et Edison espéraient tous deux réaliser une sorte de liaison avec l'invisible grâce à des moyens électroniques. En 1920, Edison travailla activement à la fabrication d'un dispositif qui, pensait-il, le mettrait en contact avec les personnes décédées. Il croyait qu'il pouvait exister une fréquence radio, située entre les grandes et les petites ondes, qui rendrait possible une sorte de contact par télépathie avec l'autre monde. Jusqu'à sa mort, qui survint en 1937, Marconi travailla en secret à un appareil très compliqué qui, espérait-il, serait capable de recevoir les voix du passé. Catholique romain pratiquant, il voulait en particulier enregistrer les mots prononcés par Jésus sur la croix.
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La Musique de l'au-delà
 
Rosemary Brown, qui venait de perdre son mari, se débattait contre la misère pour élever son jeune fils et sa fille. Depuis son enfance, elle avait des dons de médium et se rappelait qu'un homme âgé lui avait dit qu'un jour d'autres grands compositeurs et lui-même lui feraient don d'une musique magnifique et lui apprendraient à la jouer.

Des années plus tard, elle tomba sur un portrait de Franz Liszt (ci-dessus), et reconnut en lui son mystérieux visiteur. En 1964 Rosemary Brown se mit à écrire de la musique - non pas des airs simples, mais des airs bien élaborés dans le style de Liszt, de Chopin, Debussy, Rachmaninov, Brahms, Bach et Beethoven. La plupart de ces oeuvres sont des pièces pour piano, mais certaines sont des oeuvres pour orchestre. N'ayant pris que quelques leçons de piano, elle trouve certaines des pièces pour piano trop difficiles pour les jouer elle-même. Un disque intitulé "Musique de Rosemary Brown" sortit en 1970. Sur une face, on y trouve les pièces simples jouées par Mme Brown elle-même ; sur l'autre face, le célèbre pianiste Peter Katin joue les oeuvres plus complètes.

Quelqu'un qui a observé Rosemary Brown au moment ou elle écrivait sa musique a été stupéfait par la vitesse à laquelle elle opère. Elle prétend que la musique a déjà été composée quand elle lui est dictée. Certains compositeurs communiquent avec elle en anglais, mais, dit-elle, "Liszt a tendance à s'exprimer dans un flot d'allemand lorsqu'il s'emporte - ou en français". Le français que le médium a appris à l'école est à peine suffisant pour lui permettre de comprendre les compositeurs qui s'expriment en français. Quand Chopin (ci-dessous)parle polonais, elle essaie d'écrire phonétiquement ce qu'il dit et elle demande à un ami polonais de tenter de le traduire.

Comme on pouvait s'y attendre, la réaction du monde de la musique a été mitigée. De nombreux musiciens ont été très impressionnés par les oeuvres de Rosemary Brown : la pianiste Hepzibah Menuhin a déclaré : "Je considère ces manuscrits, avec un immense respect. Chaque pièce est manifestement dans le style du compositeur." Le compositeur Richard Rodney Bennet a été encore plus net : "Bien des gens pensent improviser, mais on ne peut improviser une musique comme celle-là sans des années de pratique. Moi-même je n'aurais pu improviser du Beethoven (ci-dessous)."

Certains critiques, par contre, ont trouvé la musique "inférieure au meilleur" dont les compositeurs étaient capables, et ressemblant plus souvent à leurs premières oeuvres qu'à celles qu'ils produisirent dans leur pleine maturité. Les spiritistes répliquent que la raison d'être de la communication n'est pas tellement d'ajouter quelque chose au trésor musical du monde que de donner la preuve de la survie. Une introduction au disque, supposée dictée par le musicologue défunt Sir Donald Tovey, exprimait le point de vue suivant :

"En entrant en communication par l'intermédiaire de la musique et de la conversation, un groupe organisé de musiciens, qui ont quitté votre monde, tentent d'établir un enseignement pour l'humanité, à savoir que la mort physique est une transition entre un état conscient et un état dans lequel chacun garde son individualité. Nous ne transmettons pas de la musique à Rosemary Brown simplement pour vous offrir le plaisir de l'écouter par la suite;

ce que nous espérons, c'est que les implications de ce phénomène soulèveront un intérêt considèrable et judicieux et qu'elles inciteront beaucoup de personnes intelligentes et impartiales à considérer et à explorer l'inconnu de l'esprit de l'homme et de son âme. Lorsque l'homme aura sondé les profondeurs mystérieuses de sa conscience voilée, alors il sera capable de sélever d'autant plus haut."
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Stella C.

Stella Cranshaw, jeune infirmière anglaise que les chercheurs désignent généralement sous le nom de Stella C, fut découverte au cours des années 1920 par Harry Price, à qui elle raconta qu'elle sentait parfois de l'air en mouvement à l'intérieur de pièces fermées, qu'elle voyait des objets se déplacer apparemment d'eux-mêmes, et que, de temps en temps, elle voyait des étincelles bleues, ce qui est un phénomène métapsychique très rare. Elle accepta de se soumettre à une enquête menée par Price et son équipe au Laboratoire National de Recherche Psychique de Londres. Price se livra à diverses expériences sur les manifestations de Stella C. dans les années 1920.
Il utilisa pour cela d'ingénieux dispositifs et des appareils permettant un contrôle très sévère. L'un de ces appareils consitait en une table rendant toute supercherie impossible. Il s'agissait en fait de deux tables distinctes s'emboîtant l'une dans l'autre. Sur la partie supérieure de la table intérieure il y avait une trappe munie de charnières qui ne pouvait être ouverte que par en dessous. Entre les pieds de la table intérieure se trouvait une étagère sur laquelle on pouvait poser de petits instruments de musique tels qu'un harmonica ou un clochette. Les côtés de chacune des tables étaient garnis d'un treillis de bois et, en guise de dispositif de contrôle supplémentaire, les pieds de la table intérieure étaient entourés d'une pièce de gaze. Les enquêteurs étaient ainsi sûrs que personne ne pouvait avoir accés subrepticement aux objets posés sur la table intérieure.

Harry Price
Stella C. et les participants s'assirent autour de la table, les deux voisins de la jeune fille lui tenant les mains et les pieds. Après qu'elle fut entrée en transe, une activité se manifesta sur la table centrale. La cloche qui y avait été posée se mit à sonner et l'harmonica à jouer. Le phénomène le plus remarquable de tous fut qu'une lumière rouge s'alluma dans le télécinémascope, appareil conçu par Price, et qui renfermait une pile électrique et une petite ampoule s'allumant quand on appuyait sur manipulateur de télégraphe. Pour s'assurer que personne ne pouvait appuyer sur celui-ci, Price l'avait recouvert d'une bulle de savon, et pour empêcher la bulle de savon de sécher et d'éclater, il avait mis un globe de verre par-dessus. Après la séance, on trouva la bulle intacte. L'ampoule avait été allumée par quelque force invisible. Cette force, qui semblait émaner de Stella C., était aussi capable d'une action plus puissante. Il lui arriva de soulever une table et, lors d'une séance mémorable, elle en démolit une complètement.
Le pouvoir de Stella C. était-il de la télékinésie, mouvement des objets sous l'action d'une force immatérielle ? La télékinésie est un phénomène métapsychique bien connu, considéré par beaucoup de savants modernes comme l'explication d'une bonne part des activités de Poltergeist. La plupart des chercheurs en parapsychologie la considèrent plutôt comme un pouvoir exercé par des êtres humains que comme la preuve de l'existence des esprits. Il semble plausible que Stella C. ait pu provoquer des phénomènes physiques réels grâce à son pouvoir personnel et qu'il ne soit pas nécessaire de faire appel aux esprits pour les expliquer.
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le médium autrichien Rudi Schneider

En 1929 et 1930, Harry Price dirigea une serie de séances dans son laboratoire, avec le médium autrichien Rudi Schneider (ci-dessus). Le médium était assis à une table en compagnie de six observateurs parmi lesquels Price lui-même. Tous portaient des gants et des chaussures garnis de métal et chacun touchait les mains et les pieds de ses voisins. En face de chaque personne il y avait une petite lampe rouge qui restait allumée tant que le circuit n'était pas interrompu. Au cas ou quelqu'un aurait retiré une main ou un pied, la lampe se serait éteinte.

De plus, Price fouillait Rudi avant chaque séance. En dépit des contrôles sévères, Rudi matérialisa à plusieurs reprises des mains et des bras. Certains de ces membres n'étaient pas entiers ; il leur manquait le pouce. Lors d'une séance, les observateurs virent une jambe à peine formée, "d'une couleur chocolat clair", sortir du cabinet à rideaux et danser sur la table située en face d'elle. Les nombreuses notes prises par Price au cours de cette série de séances constituent un des documents les plus impressionnants de toute l'histoire de la recherche métapsychique sur les réalisations des médiums physiques.

Malgré tout, ces notes laissent subsister des doutes. On a prétendu, et la photographie (ci-dessus) en a apporté la preuve, que Rudi avait une main libre au cours d'une séance dans laquelle, pour une raison inconnue, Price n'avait pas utilisé le systhème de vérification électrique. Il s'était contenté de tenir les mains de Schneider pendant l'expérience. Price accusa Rudi de tromperie et toute l'enquête dégénéra en une querelle de personnes.
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Qui hante le Presbytère de Borley ?

Situé dans le Comte de l’Essex (où est né William H. Hodgson en 1877 !) sur la côte Est de l’Angleterre, Borley est un petit village qui borde la rivière Stour près de Sudbury. D’apparence modeste, le voyageur qui s’y égare ne saurait deviner la présence d’une église et des restes d’un ancien presbytère faisant l’objet d’une retentissante histoire de hantise et attirant chaque année de nombreux touristes en quête d’insolite. Or, ce sont les recherches très médiatisées du célèbre chasseur de fantômes Harry Price qui ont donné au lieu sa véritable notoriété à partir des années 1930.
Spécialisé dans les investigations paranormales, Harry Price est tombé un jour de juin 1929 sur un article de presse du Daily Mirror rapportant l’histoire du fantôme d’une novice qui hanterait le presbytère depuis sa construction en 1863 par le révérend Henry Bull.

Erigé à l’emplacement d’un ancien monastère du 13ème siècle, le presbytère serait victime d’une malédiction liée au triste sort d’une jeune et capricieuse nonne du couvent de Bures, secrètement amoureuse d’un moine du Prieuré de Borley. Or, ils furent arrêtés et condamnés à mort alors qu’ils tentaient de s’échapper en charrette. Depuis ce drame où le moine fut pendu et sa maîtresse emmurée vivante, les fantômes sont devenus monnaie courante dans le coin. Le révérend Bull et ses 14 enfants en feront les frais jusqu’à la mort du dernier fils, Harry, en 1927.
Les phénomènes recensées sont éloquents : bruits de pas, coups frappés sur les murs, apparitions en tous genres (religieuse, moine sans tête, carriole et chevaux), déplacements d’objet,… Rien ne manque au point que, dans un premier temps, le révérend se construit une dépendance pour assister au ballet du fantôme de la religieuse, les soirs d’été, cigares à la main. Mais le spectre se faisant de plus en plus menaçant, le spectacle sera de courte durée. D’autant plus que les domestiques fuient le lieu les uns après les autres.

Après les Bull, c’est au tour des Smith d’emménager au presbytère en octobre 1928. Avertis par les rumeurs locales, le révérend Eric et sa femme veulent faire appel à une société d’études psychiques et consultent à ce sujet l’éditeur du Daily Mirror pour lequel un reporter fera l’article déterminant pour Harry Price en 1929. Grand spécialiste de la magie depuis son plus jeune âge, il s’est fait une spécialité de démasquer les arnaques aux causes prétendues surnaturelles (voir autre article ci-dessous). Envoyé par le journal, Price se rend au presbytère pour la première fois le 12 juin 1929. Or, les manifestations prennent une autre tournure : des pierres sont jetées, des messages de l’au-delà sont transmis par un miroir frappeur et la bonne des Smith, Mary Pearson, est témoin d’apparitions. Incommodés par les perturbations paranormales et la publicité qu’elles engendrent, les Smith quittent le presbytère et vont s’installer non loin de là, à Long Melford, pour continuer à s’occuper néanmoins de la paroisse. Ils adressent régulièrement des rapports à Harry Price sur les événements de Borley jusqu’en avril 1930. Quand le révérend quitte définitivement le comté pour Norfolk, la hantise reste en sommeil pendant 6 mois.

L’intensité des phénomènes va s’accroître avec l’arrivée des Foyster en octobre. Cousin du révérend Harry Bull, Lionel Foyster s’installe à Borley avec sa femme Marianne et leur petite fille de deux ans et demi, Adélaïde. Confirmée par les voisins, la violence des manifestations (agression physique) est telle que les Foyster rappellent Harry Price en septembre de l’année suivante. Ses analyses ne tardent pas à viser la jeune épouse Foyster, accusée d’être – consciemment ou inconsciemment ? – à l’origine d’une série de messages griffonnés sur les murs. Phénomène subjectif attribué à Marianne ou intervention d’un autre esprit ? L’opinion de Price va osciller entre ces deux thèses. La décision est prise de pratiquer un exorcisme en janvier 1932 par un groupe de spirites mené par Marks Tey et le médium Guy L’Estrange. Après deux mille phénomènes prétendus paranormaux recensés en cinq ans, tout cesse brusquement. Du moins le croit-on jusqu’à ce qu’une étrange musique soit entendue près de l’église et que le vin de messe se transforme en encre… Le coup de grâce est donné lorsque la petite Adélaïde est agressée par « quelque chose d’horrible ». Les Foyster quittent alors Borley en octobre 1935 laissant le presbytère inoccupé jusqu’à la nomination du révérend Henning en mars 1936 qui demande à l’évêque l’autorisation d’aller habiter le presbytère voisin à Liston, soi-disant plus spacieux…

Pendant ce temps, Harry Price décide de louer le presbytère maudit pour le soumettre à des investigations poussées. Tel le docteur Montague dans le roman « Maison Hantée » de Shirley Jackson, il va convier à Borley les meilleurs spécialistes en faisant paraître une petite annonce dans le Times de Londres daté du 25 mai 1937 : « Maison hantée : toutes personnes saines de corps et d’esprit, intrépides, à l’esprit critique et impartial, sont invitées à rejoindre notre équipe de témoins dans le cadre d’une enquête d’une durée d’un an, de jour comme de nuit, dans une maison présumée hantée située dans notre Comté. Références exigées. Toute formation scientifique ou capacité à manipuler des équipements simples seraient un plus. La maison étant isolée, voiture personnelle indispensable. ». La boite postale de réponse ne tarde pas à être inondée de candidatures, la plupart du temps sans grand intérêt. Mais dans cette avalanche de propositions, Price isole quarante-huit participants crédibles parmi lesquels un certain M.S.H. Glanville, ses enfants Roger et Helen ainsi que le diplomate britannique Mark Kerr-Pearse. Harry Price distribue aux enquêteurs un guide décrivant les méthodes et les outils d’investigation de lieux hantés. Cette bible du chasseur de fantômes servira de base d’écriture pour les deux ouvrages que Price a consacré à la hantise de Borley, « La maison la plus hantée d’Angleterre » et « La fin du presbytère de Borley » publiés respectivement en 1940 et 1946.

Prenant plus ou moins de libertés avec les instructions de Price, les enquêteurs du surnaturel vont passer le lieu au peigne fin, multipliant les relevés scientifiques et les séances de spiritisme. Lors d’une séance de oui-ja animée par Helen Glanville, la planchette s’affole sur les lettres et donne des renseignements précis sur l’identité de la religieuse assassinée. Il s’agirait d’une française du nom de Marie Lairre qui aurait quitté le couvent pour épouser l’héritier d’une riche famille de Borley, Henry Waldegrave. Dans un accès de folie, ce dernier l’aurait étranglée et enterré sa dépouille dans la cave de son manoir, anciennement érigé sur le site du presbytère au 17ème siècle. La privant d’une sépulture consacrée, son esprit aurait donc été condamné à hanter les environs.
Le 27 mars 1938, le oui-ja s’anime de nouveau sous la dictée d’une entité répondant au nom de « Sunex Amures » qui prédit la destruction du presbytère par le feu et la découverte dans les ruines des restes d’une nonne assassinée. La prédiction se réalisera onze mois plus tard…En effet, les interventions de Harry Price à la radio attirent l’attention du Capitaine W.H. Gregson qui, après s’être rendu propriétaire du Prieuré de Borley, mettra le feu par inadvertance à la bibliothèque du presbytère, avec une lampe à pétrole, dans la nuit du 27 au 28 février 1939.Un an plus tard, Price fait paraître son premier livre, suscitant une vague de théories au sujet de la religieuse. Entre 1940 et 1946, de nombreux amateurs vont défiler dans les ruines de Borley en quête d’une preuve. Ou à la recherche d’un trésor enfoui dans les environs après la dissolution des monastères ?

En 1943, Harry Price entreprend des fouilles selon les instructions de « Sunex Amures » dans les caves du presbytère en ruine et découvre les ossements humains qu’on suppose être ceux de la religieuse de Borley. La dépouille est enterrée dans une sépulture chrétienne du proche cimetière de Liston en mai 1945, censé, selon Price, apporter le repos éternel à l’âme de la défunte. En vain…Malgré la destruction de l’édifice en 1944, la légende perdure et les photos spirites se multiplient. Rien ne semble pouvoir arrêter les phénomènes. Pas même la vague de démentis qui a commencé en octobre 1945 avec la première lettre de Madame Eric Smith adressée au Church Times. Dans son courrier, elle reconnaît que ni elle, ni son révérend de mari n’ont cru à la hantise de Borley. Abnégation qu’elle réitère quatre ans plus tard dans une seconde lettre envoyée au Daily Mail.

En 1958, de l’huile est jetée sur le feu par Marianne Foyster qui confie à des chercheurs que toute cette affaire n’était qu’une vaste mystification.Mais c’est surtout en 1948, année de décès d’Harry Price, que les attaques seront les plus virulentes. Le chasseur de fantômes est accusé d’avoir amplifié volontairement les événements insolites de Borley pour servir sa cause.Au bénéfice du tourisme, le mystère n’a toujours pas été résolu à ce jour. Une célèbre voyante britannique du nom de Lilian Bailey aurait reçu un message de l’au-delà signé Harry Price qui disait : « Le presbytère est vraiment hanté. Borley le prouvera de lui-même et je serai vengé, même si pour ce faire, je dois y revenir et m’y manifester moi-même… » Quelle preuve de conscience professionnelle ! O.V.
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