Les contes de la crypte (présentation)

INTRODUCTION
S'il est une série qui a marqué notre jeunesse et a comblé nos fins de soirée d'ados pré-pubères, c'est bien Les Contes de La Crypte (Tales From The Crypt en V.O.) Chaque épisode d'une trentaine de minutes nous présentait un personnage face à l'horreur, le fantastique, un crime odieux, voire ses propres démons intérieurs. Chacun bénéficiait en outre d'un scénario baignant dans l'humour le plus noir, parsemé d'un soupçon d'ironie sadique et bien entendu, d'horreur mâtinée de gore. De plus, la série a vu défiler un nombre incroyable d"acteurs confirmés, ou du moins à la popularité reconnue (Michael J. Fox, Tim Curry, Arnold Schwarzennegger entre autres) et autant de réalisateurs non moins qualifiés (Robert Zemeckis, Russell Mulcahy, Walter Hill, Tom Holland, John Frankenheimer, Tobe Hooper, Tom Hanks…)
Bref, Les Contes de la Crypte, c'était le mélange parfait entre dérision, horreur, humour et gore. Cela méritait bien un dossier détaillé. Je commencerai d'abord par rappeler ses origines, puis comment la série s'est montée pour la TV. Ensuite, je traiterai de la diffusion proprement dite, aux États-Unis et en France. Enfin, je parlerai des longs-métrages et des séries TV que la série a fait naître (ou dont elle s'est inspirée), ainsi que des nombreux produits de merchandising. Enfin, vous trouverez à la fin un guide complet des épisodes, avec pour chacun la couverture du comics lui correspondant, la date de première diffusion à la télé, le casting, un résumé de l'intrigue et des anecdotes.

N.B. : Je trouve bizarre de dire "E.C. Comics", puisque le "C" désigne le mot comic. Les "Entertaining Comics Comics" ? Admettons… Je m'incline, puisque c'est une appellation apparemment répandue.
LES ORIGINES : LES "E.C. COMICS"
De l'enseignement au divertissement
La quasi totalité des 93 histoires qui parsèment les 7 saisons des Contes de la Crypte ne sont pas des scripts originaux, mais bien des adaptations d'histoires publiées dans les "E.C."

Publiés dans les années 50 aux Etats-Unis, les "E.C." – abréviation signifiant "Educationnal Comics" mais aussi "Entertaining Comics" – sont un ensemble de bandes dessinées dont les thèmes principaux sont, pour simplifier, ou l'horreur et ses créatures bien représentatives (vampires, loups-garous, morts-vivants, extraterrestres de tous poils, goules…) ou le policier et des crimes violents. "Vault of Horror", "Crypt of Terror", "Weird Fantasy", "Shock SuspenStories", "Tales From The Crypt" furent autant de titres à l'origine du projet télévisé.



La création des "E.C." est attribuée à une maison d'édition, la bien justement nommée E.C. Publications, dirigée par Max Gaines, puis par son fils William.
William M. Gaines, un drôle de bonhomme pas si "MAD" que ça
Né le 1er Mars 1922 à New York City, Bill était le fils de Max Charles "M.C." Gaines, créateur et éditeur des tous premiers comics, dont "Famous Funnies" et "Carnival of Comics" dans les années 30.
Quand son père mourut en 1947 dans un tragique accident de bateau, ce fut au jeune William que revint l'administration des E.C. Publications. Avec des titres très policés comme "Picture Stories from The Bible", "Picture Stories from American History" ou encore "Fat & Slat", Bill et son ami Al Feldstein cherchèrent une nouvelle direction à donner aux "Educationnal Comics". Ils se lancèrent alors dans la publication d'histoires de crimes et de terreur et créèrent des titres aussi évocateurs que "Moon Girl", "…Romance" ou encore "Crime Patrol", lesquels devinrent par la suite les fameux "Tales From The Crypt", "Weird Science", "Haunt Of Fear", etc… Ce fut à cette époque que les "Educationnal Comics" de papa Gaines changèrent de nom pour celui d'"Entertaining Comics". Ces désormais classiques de la bande dessinée américaine ont été les témoins des débuts de nombreux dessinateurs tels que Frank Frazetta, Wally Wood, Al Williamson, Johnny Craig, Jack Davis, Graham Ingels ou encore Reed Crandall.

Mais dans les années 50, la "chasse aux sorcières" faisait rage, les comics, dont ceux de Gaines, s'attirèrent les foudres du maccarthysme, étant accusés notamment d'attiser la délinquance juvénile. De nombreuses revues furent ainsi brûlées, Gaines et quelques autres éditeurs se retrouvèrent au cœur d'une polémique nationale et judiciaire dont peu se relevèrent. De ces cendres, il n'aurait pu rien rester. Cependant, un procès et un autodafé plus tard, naquit "MAD", avec à sa tête, William Maxwell Gaines. Créé par les éditeurs Harvey Kurtzman et Al Feldstein comme un comic book au départ, "MAD" évolua par la suite en magazine pour échapper à la censure, mais surtout pour garder le talentueux Kurtzman en son sein, attiré par d'alléchantes propositions externes. Osé pour l'époque, "MAD" devint cependant rapidement le numéro un du magazine humoristique aux États-Unis – chaque numéro se tirant à des millions d'exemplaires ! –, et fut et est encore aujourd'hui une source d'inspiration parodique pour nombre d'artistes du cinéma et de la télévision (John Landis, Steven Spielberg, Dan Akroyd, les frères Zucker…) En 1982, Gaines revendit "MAD" à Time-Warner tout en gardant le contrôle de la revue, refusant notamment de déplacer les locaux dans l'immeuble du nouvel acquéreur.

Devenu une légende dans le monde du comics, excentrique (amateur de bons vins, il n'hésitait pas à échanger des revues rares contre une bonne bouteille), intransigeant (il menait ses employés à la baguette), paresseux (selon lui), Bill "MADman" Gaines mourut le 3 Juin 1992.
Les Contes de La Crypte : les racines du projet télévisuel
En 1983, Joel Silver prend une option sur le rachat des droits de "Tales from the Crypt". Véritables fans de la bande dessinée, Robert Zemeckis et Richard Donner, convaincus par le producteur, prennent part à leur tour au projet, accompagnés de Walter Hill. David Giler et William Teitler complètent la fine équipe de réalisateurs/producteurs.
Family Business
Il faut savoir avant tout que la force de cette équipe repose, à mon sens, sur son "esprit de famille". On remarque en effet que les uns ont souvent travaillé de près ou de loin avec les autres dans des productions autres que Les Contes de la Crypte, en s'entourant de personnes dont ils admirent le talent et l'efficacité…
La série réunit ainsi une ribambelle de producteurs prestigieux, souvent plus connus pour leurs réalisations, et qui ont maintes fois travaillé ensemble sur de nombreux projets.
Richard Donner, depuis LA MALEDICTION en 1976, a accumulé les succès grâce à des films comme SUPERMAN (1978), LES GOONIES (1985), la saga (1987, 1989, 1992, 1998) de L'ARME FATALE (avec Mel Gibson), MAVERICK (en 1993, encore Mel) ou encore COMPLOTS (en 1997, toujours avec Mel).
Robert Zemeckis est lui aussi abonné aux succès depuis un bon bout de temps. Protégé de Spielberg, il a réalisé la trilogie (1985, 1989, 1990) de RETOUR VERS LE FUTUR (avec Michael J. Fox et Christopher Lloyd) et QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ? (1988, rebonjour Christopher Lloyd). Incroyable technicien, il met les effets spéciaux au service d'histoires plus sérieuses telles que FORREST GUMP en 1994 ou encore SEUL AU MONDE en 2000 (tous deux avec Tom Hanks).
Walter Hill, scénariste et réalisateur, est lui l'un des vieux routards de la séries B. Capable du meilleur comme du pire, il fut très inspiré en réalisant LES GUERRIERS DE LA NUIT (1979), 48 HEURES (1982)… DE PLUS (1990), DOUBLE DETENTE (1998, avec Arnold Schwarzenegger). S'il n'est pas toujours heureux avec ses réalisations, Walter Hill a eu plus de chance en produisant la série des ALIEN (Ridley Scott, 1979; James Cameron, 1986; David Fincher, 1993; Jean-Pierre Jeunet, 1997) avec son ami, David Giler.

Scénariste et producteur, David Giler a produit une vingtaine de longs métrages et il suit de très près les réalisations/productions de Walter Hill.
William Teitler, débutant sur Les Contes de la Crypte, a vite appris son métier de producteur. Le succès n'a pas tardé avec JUMANJI (Joe Johnston, 1995), LOOKING FOR RICHARD (Al Pacino, 1996) et HURRICANE CARTER (Norman Jewinson, 1999).
Enfin, l'anthologie marque une date importante dans la carrière du producteur Joel Silver. Complice lui aussi de Walter Hill (LES GUERRIERS DE LA NUIT est sa première production), il renouvela le film d'action avec PREDATOR (John McTiernan, 1986), L'ARME FATALE et PIEGE DE CRISTAL (John McTiernan, 1988). Connu pour sa légendaire mégalomanie, Joel Silver connut des hauts et des bas et se relança complètement avec le succès de(s) MATRIX (Wachowski Bros., 1999 & 2003). Les Contes de la Crypte constituaient sa première production télévisée. Mais quoiqu'il arrive, le cinéma (le plus spectaculaire et le plus rentable de préférence) reste sa priorité.

Silver se charge donc d'acquérir les droits. Pour faire bonne mesure, ce sont Zemeckis, Hill et Donner eux-mêmes qui réalisent les 3 premiers épisodes de la première saison – qui en compte seulement 6 – et ce, pour impressionner les diffuseurs éventuels en garantissant une qualité irréprochable. La chaîne câblée HBO est séduite et signe même pour une autre saison, suite au triomphe de la première. Bien lui en prit car ce ne furent pas moins de six "Cable ACE Awards" qui vinrent récompenser ces deux premières années. Mais on retient surtout la reconnaissance de Bill Gaines lui-même, en visite alors sur le plateau de tournage.
Une équipe à la hauteur du défi
Mais à quoi servirait des producteurs de renom sans des acteurs et des techniciens non moins brillants ? Comme une valise sans poignée, à rien. C'est ainsi que les six compères s'entourèrent d'une équipe aussi diverse que talentueuse, chose rarement vue à la TV – je crois que seule La Quatrième Dimension peut se targuer de lui arriver à la cheville. Elle se composait de grands noms de la comédie, de la musique, des effets spéciaux ou encore de l'écriture et de la réalisation, condition sine qua non pour retranscrire avec bonheur l'ambiance des comics originaux.
C'est ainsi qu'au long de ces 7 années, des comédiens de renom (du cinéma ou de la télévision) se bousculèrent au portillon pour participer à l'un des épisodes. Certains poussèrent même le vice (les fous !) jusqu'à y revenir plusieurs fois. Ainsi William Saddler, Brad Pitt, Amanda Plummer, Whoopi Goldberg, Joe Pesci, Treat Williams, Iggy Pop, Meat Loaf, Dan Akroyd, Kirk Douglas, Tia Carrere, M. Emmet Walsh, Michael Ironside, Perry King, Isabella Rosselini, Brooke Shields, Michael J. Fox, Billy Zane, Martin Sheen, Tim Curry, Mimi Rogers, Margot Kidder, Teri Hatcher, Mary Ellen Trainor, Timothy Dalton, Tom Hanks, David Warner, Tim Roth, Bob Hoskins, Malcolm McDowell, Lance Henriksen, Patricia Arquette, Demi Moore, Steve Buscemi, Bill Paxton, Robert Patrick, Brad Dourif, Priscilla Presley, Ewan McGregor, Christopher Reeve, Joe Pantoliano… sont autant de personnalités parmi d'autres qui se firent les dents ou ajoutèrent une ligne de plus dans leur CV grâce à cette série. Même Arnold Schwarzenegger descendit dans la crypte le temps de tourner un épisode (2x02 "L'Echange"), comme Kyle MacLachlan (3x03 "Le Canyon de la Mort").
Côté réalisateurs justement, des noms (plus ou moins) prestigieux s'affichent au générique. Outre Bob Zemeckis, Richard Donner et Walter Hill déjà cités, nous retrouvons donc derrière la caméra Russell Mulcahy (HIGHLANDER 1986), Tobe Hooper (MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE 1974), Tom Holland (JEU D'ENFANT 1985), John Frankenheimer (L'ANGE DE LA VIOLENCE, UN CRIME DANS LA TETE et LE PRISONNIER D'ALCATRAZ tous trois en 1962 ; plus récemment RONIN, en 1998), Jack Sholder (LA REVANCHE DE FREDDY 1986), Don Mancini (scénariste de la saga de Chucky et réalisateur du FILS DE CHUCKY 2004), Stephen Hopkins (FREDDY 5 : L'ENFANT DU CAUCHEMAR 1990 ; PREDATOR 2 1990 ; BLOWN AWAY 1994 ; PERDUS DANS L'ESPACE 1998 ; SUSPICION 2000 ; MOI, PETER SELLERS 2003), William Friedkin (L'EXORCISTE 1973, LA NURSE 1990), Bob Hoskins (acteur surtout, on l'a aperçu dans HOOK de Steven Spielberg (1991),… ROGER RABBIT ?, SUPER MARIO BROS. de Rocky Morton (1992)…), Peter Hewitt (LE PETIT MONDE DES BORROWERS 1996 ; GARFIELD, LE FILM 2003), Chris Walas (LA MOUCHE 2 1989), Mary Lambert (SIMETIERRE 1989 ; SIMETIERRE 2 1992)…
Les scénarios sont signés entre autres par Steven E. De Souza – également scénariste de 48 HEURES, COMMANDO de Mark L. Lester (1982), RUNNING MAN de Paul Michael Glaser (1987), PIEGE DE CRISTAL, 48 HEURES DE PLUS, 58 MINUTES POUR VIVRE de Renny Harlin (1990), HUDSON HAWK de Michael Lehmann (1991), LE FLIC DE BEVERLY HILLS 3 de John Landis (1994). Unique réalisation à son actif, STREET FIGHTER (1994) avec Jean-Claude Van Damme et Kylie Minogue, est une adaptation ratée du jeu vidéo éponyme –, Brian Helgeland (réalisateur de PAYBACK (1998) avec Mel Gibson et de CHEVALIER (2001), dont il a aussi écrit les scripts, de même que ceux du CAUCHEMAR DE FREDDY de Renny Harlin (1988), de COMPLOTS, de CREANCE DE SANG (2002) et MYSTIC RIVER (2003) de Clint Eastwood, de MAN ON FIRE de Tony Scott (2003)), Frank Darabont (scénariste de FREDDY 3 : LES GRIFFES DU CAUCHEMAR (1987) et du BLOB (1988) tous deux de Chuck Russell et de LA MOUCHE 2, il a réalisé LES EVADES en 1994 et LA LIGNE VERTE en 1999), Manny Cotto (DR. RICTUS 1992).

Les effets spéciaux ont été confiés à plusieurs compagnies : Bellissimo/Belardinelli Effects Inc., Reel Efx, Todd Masters Company et Kevin Yagher Productions. Cette dernière peut vous sembler familière. En effet, son fondateur, Kevin Yagher, n'est pas un inconnu, ni même un débutant dans le monde des SFX. Il fournit, en compagnie de son équipe, un travail colossal depuis de nombreuses années déjà. Les effets de maquillage de la quasi-totalité des épisodes de NIGHMARE ON ELM STREET (les aventures de Freddy Krueger, si vous préférez), c'est lui. La création de Chucky, c'est lui aussi. Il a aussi travaillé sur les SFX de COCOON (Ron Howard, 1985), de SLEEPY HOLLOW (Tim Burton, 1999) et de MISSION IMPOSSIBLE 2 (John Woo, 2001). On lui doit les hallucinantes transformations physiques de Jim Carrey dans LES DESATREUSES AVENTURES DES ORPHELINS BAUDELAIRE (Brad Silberling, 2004)… Sur Les Contes de la Crypte, il s'est chargé du design du Gardien, ainsi que de la réalisation de nombreux spots TV et bien entendu, de moult effets spéciaux et de maquillage. Il a en outre réalisé et écrit deux épisodes, "L'Enterrée Vivante" (2x14 "Lower Berth") et "Allez Vous Faire Pendre" (3x12 "Strung Along").
Des marionnettistes ayant fait leurs preuves dans l'équipe de Jim Henson (Le Muppet Show, DARK CRYSTAL) se chargent de l'animation du "Crypt Keeper" lors des séquences d'ouverture et de fermeture de chaque épisode, aussi nombreuses que les épisodes eux-mêmes.

Enfin, terminons ce tour d'horizon du casting technique en parlant de la musique. L'inoubliable et immédiatement reconnaissable thème du générique est signé Danny Elfman, que l'on ne présente plus. Ce fidèle collaborateur de Tim Burton a aussi écrit la musique du générique des Simpsons, mais aussi celle de DARKMAN (1990) et L'ARMEE DES TENEBRES (1993), films réalisés par Sam Raimi, de FREEWAY (Matthew Bright, 1996), FANTOMES CONTRE FANTOMES (Peter Jackson, 1997), MEN IN BLACK (Barry Levison, 1997)… D'autre part, quelques autres musiciens apportèrent leur composition horrifique à la série, à l'image de Nicholas Pike (LE PRINCE ET LE PAUVRE estampillé Disney, le clip "Ghosts" de Michael Jackson…), David Mansfield (LES FEMMES DE STEPFORD, Frank Oz, 2004), Miles Goodman (LA PETITE BOUTIQUE DES HORREURS, Frank Oz, 1987 ; SISTER ACT 2, Bill Duke, 1993), James Horner (LE NOM DE LA ROSE, Jean-Jacques Annaud, 1986 ; ALIENS (1986) et TITANIC (1997) de James Cameron ; BRAVEHEART, Mel Gibson, 1995 ; WINDTALKERS, John Woo, 2002) Alan Silvestri (Starsky & Hutch, Manimal, PREDATOR 1 & 2, RETOUR VERS LE FUTUR 2, SEUL AU MONDE, LE RETOUR DE LA MOMIE (2001) et VAN HELSING (2004) de Stephen Sommers) ou encore Ry Cooder (PRIMARY COLORS, Mike Nichols, 1998 ; PHOTO OBSSESSION, Mark Romanek, 2002).
LA DIFFUSION
From USA to France
Aux Etats-Unis, la série a été diffusée pour la première fois en 1989, le 10 Juin pour être plus précis, sur la chaîne câblée HBO. C'est ainsi que les spectateurs de l'autre côté de l'Atlantique ont pu découvrir les (més)aventures de Niles le bourreau, d'une mère de famille maricide et d'Ulric l'Immortel, à travers les 3 premiers épisodes de l'émission, et accessoirement, de la saison 1. La diffusion a pris fin avec le 93ème et dernier épisode le 12 Juillet 1996, dont le titre était "The Third Pig" (inédit chez nous, comme toute la saison 7 d'ailleurs). Ou comment Nouf-Nouf, condamné à mort pour le meurtre de Naf-Naf et Nif-Nif, s'échappe de prison et se venge du Grand Méchant Loup, aidé pour cela par ses deux défunts frères. Tourné sous la forme d'un dessin-animé, cet ultime épisode conclut cette superbe série en forme de clin d'œil appuyé, en rappelant par le procédé employé (l'animation) ses origines, soit le dessin et la bande-dessinée, mais aussi bien évidemment, le conte. La boucle est bouclée… ou presque (cf. les adaptations sur grand écran). Par la suite, Les Contes de la Crypte ont été rediffusés sur Fox et The Sci-Fi Channel (en version censurée sur ces chaînes). Plus récemment, ils ont été intégrés à la grille de la chaîne AMC, habituellement très tard le week-end.

En France, le show fait son entrée en 1991 sur Canal +. Mais c'est sur M6 qu'il prend vraiment son essor, diffusé le jeudi soir, dans le rendez-vous hebdomadaire "Les Jeudis de l'Angoisse". Ensuite, entre 1992 et 1998, il a été multi-rediffusé sur cette même chaîne. Récemment, la série a été remise à l'antenne sur RTL9 et CinéFX. Malheureusement pour des problèmes de droits – un flou total demeurant de ce point de vue-là, je ne saurais donc dire à qui ils appartiennent actuellement –, seules ont été remises à l'antenne les deux premières saisons, soit 24 épisodes.

Un hôte atypique : le Gardien de la Crypte
C'est en 1950, dans le 15ème numéro de "Crime Patrol" que le Gardien de la Crypte ("the Crypt Keeper" en V.O.) débute sa carrière. Sa popularité amène ses histoires à être tout d'abord publiées sous le titre de "The Crypt of Terror", puis "Tales from the Crypt". A cette époque, il a l'apparence d'un vieillard au regard perçant, au sourire édenté et à l'humour très noir. C'est sous aspect qu'on le découvre 20 ans plus tard dans le film TALES FROM THE CRYPT (1972) de Freddie Francis (cf. partie suivante). Il est souvent accompagné et parfois remplacé par le Gardien du Caveau ("the Vault Keeper") ou la Vieille Sorcière ("the Old Witch").
Le Gardien s'offre ensuite un changement radical de look pour la série : il est désormais un petit être décharné, un mort-vivant pince-sans-rire, né de l'accouplement contre nature de créatures non moins hideuses. Ses origines sont d'ailleurs à découvrir dans un épisode de la série. Je vous en laisse la surprise… Il change de costumes au gré des épisodes, tour à tour médecin, golfeur, cuisinier ou en maillot de bain (!), et ne manque pas de nous gratifier de réparties cinglantes.
A personnage atypique, doubleur atypique. C'est en effet à John Kassir que revient l'insigne honneur de prêter (donner ?) sa voix à notre conteur d'histoires macabres préféré. John Kassir est né le 24 Octobre 1962 à Baltimore, aux Etats-Unis. Rendu populaire grâce à la voix du Crypt Keeper, Kassir a également interprété de nombreux personnages "réels" (il a joué notamment dans un épisode des Contes, "Les Feux de L'Enfer") ou non (Buster Bunny dans les Tiny Toons ou le raton Meeko dans POCAHONTAS, c'est lui), ce qui l'a amené à travailler aux côtés de Dan Castellaneta et Tress MacNeille (Les Simpsons), Scott Bakula (Code Quantum), Mel Gibson... Il a eu aussi son propre show, Johnnytime !
Toujours en activité, il est l'heureux époux de l'actrice Julie Benz, la Darla de Buffy Contre les Vampires et Angel.

Puis, en 1989, ce sont Les Contes de la Crypte qui casse la baraque. Il n'en fallait donc pas moins pour que des producteurs avides ne voient là le bon filon à exploiter.
Un tel succès explique donc en grande partie la mise en chantier des Cauchemars de Freddy. Remplacez le Gardien de la Crypte par Freddy Krueger, dont l'humour noir et les réparties cinglantes n'ont rien à envier à ceux de son homologue, ajoutez un zeste d'horreur macabre, saupoudrez d'un soupçon d'érotisme et de gore, secouez et vous obtenez un cocktail certes bon mais quand même plus amer que celui offert par le Crypt Keeper. La faute en incombe à des scripts souvent indigents où il ne se passe pas grand chose. Comme certains épisodes de notre série fétiche, vous allez me dire. Oui, mais cela ne concernait que quelques épisodes. Or, là, la quasi-totalité des Cauchemars de Freddy n'est pas transcendante, les meilleurs épisodes étant ceux revenant sur l'histoire de Freddy Krueger lui-même, de sa fin d'être humain sur Terre à sa réincarnation en entité démoniaque. Conséquence directe : la série n'a duré que deux saisons, soit 44 épisodes d'une heure chacun au total. Pas de quoi se relever la nuit (à moins que le grand brûlé sarcastique ne vienne vous empêcher de dormir). Aux USA, la série, produite par Warner Bros., est passée sur .En France, la série a été diffusée sur Canal +. Récemment, on a pu la revoir sur Ciné FX.

VHS et DVD : une rareté
Concernant les VHS, aux USA, 14 volumes de 3 épisodes chacun sont sortis. En France, 5 volumes de 3 épisodes chacun, quasi introuvables aujourd'hui. Concernant les DVD, en zone 2 français, seuls les épisodes des saisons 3, 4 et 5 – avec des oubliés, plus 3 de la saison 6 – sont d'abord sortis en kiosque un par un, puis regroupés dans un coffret de 13 DVD édité par Opening et disponible dans le commerce. Malheureusement, la qualité du son et de l'image est exécrable (voire indigne d'une VHS) : contraste tirant sur le gris, fourmillements, son parfois inaudible, pas de bonus, épisodes dans le désordre... Notons aussi la sortie de 4 coffrets belges, plus ou moins du même niveau technique.

Heureusement, la série est maintenant disponible en zone 1, d'abord la première saison (sortie le 12 juillet dernier), puis la deuxième le 25 octobre prochain. On peut supposer que la série sortira donc dans son intégralité, une bonne occasion de découvrir enfin les saisons 6 et 7 inédites en France. Qui plus est, contrairement à Opening, la sortie se fait saison par saison, les épisodes étant de plus dans le bon ordre (de diffusion). La qualité répond cette fois présente, bonus en prime. Sachant que des sous-titres français sont disponibles, pourquoi se priver ? Bref, une aubaine pour les fans.
L'excellent documentaire "Tales from the Crypt : from Comic Books to Television" présent en bonus de la saison 1 possède sa propre édition DVD en zone 1.
Les films LE CAVALIER DU DIABLE et LA REINE DES VAMPIRES sont également disponibles en DVD, zone 1 uniquement, avec langue et sous-titres français cependant. Les deux premiers films, HISTOIRES D'OUTRE-TOMBE et THE VAULT OF HORROR, sont (difficilement) trouvables en VHS, mais ont toutefois été édités en DVD zone 2 UK (VO uniquement). RITUAL, enfin, est sorti en DVD zone 2 espagnol et zone 3 brésilien et chinois.

CONCLUSION
De l'imagination d'un grand monsieur, William Gaines, sont nés nombre de comics qui sont autant d'histoires, de créatures et de personnages qui ont laissé leur empreinte dans l'imagination de (grands) enfants.
De grands enfants qui, à leur tour, ont su capter l'essence des BD et ont, grâce à leur passion et leur fanatisme méticuleux, donné vie à l'une des meilleures séries des années 80-90.

Ainsi, de ses débuts en tant que comic book au fulgurant succès de son adaptation pour le petit écran, en passant par ses incursions sur pellicule, la franchise des Contes de la Crypte s'est développée au gré des changements de la société. La série TV fut en effet emblématique d'une certaine période "bénie" (les années 80) pour le cinéma fantastico-horrifique et a fait du "Crypt Keeper" une icône du cinéma d'horreur, au même titre qu'un Jason Voorhees ou qu'un Freddy Krueger. A contrario, la censure que les bandes dessinées en général, les "E.C. Comics" en particulier, ont dû subir pendant la période marquée du sceau du maccarthysme, en a terni quelque peu l'image – sans parvenir toutefois à en venir à bout –, comme certains épisodes du show TV qui, avouons-le, étaient franchement mauvais, quand ce ne sont pas des films trahissant carrément l'esprit originel des revues et le principe de la série (le film à sketches).
Malgré tout, que l'on soit fan ou non, on ne peut nier que Les Contes de la Crypte demeure un phénomène dans le monde de la bande dessinée et de la télévision. D'ailleurs, pour le plus grand bonheur des fans et au grand dam de ses détracteurs, ce phénomène n'a pas fini de faire parler de lui.
Source : www.dvdrama.com
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